31 janvier 2010

Cycle et secrets de fabrication du granulés bois

Le granulé de bois ou pellet cultive le paradoxe d’être un produit industriel tout en étant un produit naturel ! Mais c’est aussi ce qui en fait sa force. Car à partir d’une matière 100% naturelle, de la sciure brute séchée et compressée, la partie industrielle lui offre la possibilité d’être utilisé dans des appareils de chauffage domestique performants, en garantissant toujours le même granulé, les mêmes dimensions, le même pouvoir calorifique, avec le même taux d’humidité et taux de cendre, et d’enfin de sécuriser l’approvisionnement sur le long terme…

Avant de commencer, rappelons que le granulé est donc un produit 100% bois, bien que certains granulateurs, pour obtenir une meilleure tenue du pellet, mais également un meilleur rendement de fabrication, ajoutent de l’amidon de maïs ou de la lignite (donc toujours des produits naturels), de manière encadrée par les certifications qualité.

Ainsi, comme pour tout produit industriel, des contrôles pendant les différentes phases de production sont nécessaires à l’obtention d’une bonne qualité de produit fini. De plus, dans le cadre d’une production aux normes « NF Granulés bois Haute Performance » ou « DIN Plus », le granulateurs doit faire des contrôles permanents et est soumis à des contrôles inopinés de vérification.

D'ailleurs il faut faire attention à ne pas confondre le granulé premium de qualité haute performance, utilisé pour le chauffage domestique en chaudière ou en poêle, qui est produit localement, et le granulé « électrique » destiné à alimenter des centrales de production d’électricité. Ce granulé est de moindre qualité et peut venir de très loin, des USA par exemple. C’est vraiment un autre produit, un autre marché, mais qui porte le même nom semant fréquemment la confusion.

Alors quelles sont les différentes étapes de fabrication : 
  1. La matière première : elle est issue de résidus de scierie et de déchets de bois, principalement de la sciure, et plus rarement des déchets de coupes écorcés et non traités. Les granulateurs font très souvent aussi parti des scieries, limitant le transport de la matière première. Parfois le granulateur fabrique sa sciure en broyant directement des arbres (par exemple tombés après la tempête Klaus de 2009). 
  2. Transport et Stockage : La sciure, majoritairement issue de résineux non traitée, fait rarement plus de 50km pour arriver à l’usine. Elle est transformée « fraiche », c'est-à-dire ne pas être stockée trop longtemps avant d’être chargée par convoyeurs ou à l’aide d’un godet dans le séchoir. 
  3. Séchage : La sciure est composée à plus de 50% d’eau. Elle doit donc être séchée par un séchoir (phase la plus énergivore) alimenté dans 95% des cas par une grosse chaudière bois, et dans ce cas neutre en CO2. Certaines unités produisent même de l’électricité par cogénération en amont du séchage. 
  4. Broyage : La sciure séchée et les petits copeaux sont passés dans un broyeur-affineur à marteau qui permet d’avoir des fibres de taille homogène. Cette phase de calibrage permet d’obtenir une sorte de farine qui sera brassée dans un mélangeur au dessus de la presse. 
  5. Pressage : La sciure est passée en force dans une filière cylindrique percée de trou de 6mm. Les cylindres de bois sont coupés en sortie de filière à une longueur maximale de 4cm, pour une masse volumique de 650 kg/m3 (5 tonnes de granulés pour une année de chauffage réclament donc un stockage en grevant plus de 7m3 d’un local !) 
  6. Refroidissement et Tamisage : Pour refroidir les granulés, de l’air est soufflé dessus, qui fini d’assurer la bonne dureté et le bon taux d’humidité (5 à 10%) du pellet. Un tamiseur sépare enfin les fines (poussières), afin le conditionnement (sac, big bag, ou vrac). 

Avec toutes ces étapes, quoi que peuvent en dire les détracteurs du chauffage aux pellets, l’énergie nécessaire pour produire et livré le granulé de bois reste faible et majoritairement renouvelable. Pour produire 10 kWh de granulé, il faut dépenser 2 à 3 kWh d’énergie (sans commune mesure avec les énergies fossiles par exemple), dont seulement 0,6 kWh n’est pas d’origine renouvelable (découpe, transport,…), à comparer au 0,3kWh du bois-buche. L’énergie utilisée pour le séchage est très majoritairement le bois. Le granulé bois reste donc un combustible solide très écologique sur toute sa chaîne de production.


ZOOM

Marché de la rénovation énergétique en quelques chiffres

rénovation énergétique logement65% du parc existant ont été construits avant la première réglementation thermique. C’est donc près de 31 millions de logements (dont un peu plus de 25,5 millions de résidences principales) qui sont à entretenir ou à rénover : 58,5% des résidences principales ont été construites avant 1975. Au sein du parc des résidences principales, 500.000 logements sont sans confort (sans WC intérieur et/ou sans installation sanitaire). Enfin, 3,2 millions de logements n’ont pas d’installation de chauffage central.

On estime ainsi à 25.000 euros le montant moyen à investir pour rendre performante une maison de 120m2 datant des années 80 et atteindre les objectifs fixés par le Grenelle de l’environnement, soit 600 milliards d’euro HT de travaux d’ici à 2050.

Les aides EnR se portent bien en Rhône-Alpes !

chèque énergie rhône-alpesDepuis début 2009, les aides énergies renouvelables attribuées par la région Rhône-Alpes ont permis la mise en œuvre de plus de 700 chauffe-eau solaires individuels (CESI), plus de 140 Systèmes Solaires Combinés (SSC), et plus de 270 chaudières bois automatiques.

Pour rappel, le montant des chèques EnR est de 300 euros pour un CESI, de 1000 euros pour un SSC, et de 1000 euros pour une chaudière automatique au bois. Pour en bénéficier, vous devez aussi faire appel à un installateur qualifié (Qualisol, Qualibois) et ne pas dépasser un certain plafond d'imposition.


Plus d'information : chèque énergie Rhône-Alpes

RT 2012 : le chauffe-eau solaire obligatoire ?

chauffe-eau solaire thermique rt 2012A l’occasion des 3èmes rencontres de la performance énergétique, organisées par l’ADEME, Marie-Christine Roger, chef du bureau de la qualité et de la réglementation technique de la construction au ministère chargé du Développement Durable, a laissé entendre que « l’obligation de produire l’eau chaude sanitaire par un système solaire thermique dans la maison individuelle est sérieusement étudiée dans le projet de Réglementation Thermique 2012 ».

Espérons donc que cette obligation figure bien dans le projet final. Ca ne serait que simplement une très bonne idée pour démocratiser (enfin) le chauffe-eau solaire individuel (CESI) qui reste cher à l’installation. A suivre donc ...

Le granulé de bois poursuit son développement en 2009

développement chauffage bois pellets granulés 2009Le deuxième semestre 2009 a été particulièrement dynamique en terme de capacité de production, avec toujours une stabilité en terme de prix. Le marché du granulé, loin des tribulations des énergies fossiles (gaz, fioul) ou de l’électricité, garde en effet des prix stables, alors que production et surtout qualité sont en hausse.

La qualité du granulé a en effet fortement augmenté ces derniers mois, grâce à la mise aux normes des unités de production par les granulateurs, et avec le développement des 2 certifications que sont « NF Granulés Bois Haute Performance » et « DIN Plus », les seules à garantir de qualité premium (évitant de nombreux désagréments pour vos installations de poêles ou chaudières automatiques à pellets). Pour information, une certification européenne est en préparation, dont l’application en Autriche et en Allemagne est prévue pour 2010.

La hausse de la qualité n’a pas pour autant été synonyme de hausse des prix, les fabricants préférant proposer qu’un seul niveau de qualité, le plus élevé, tout en maintenant leurs prix.

Enfin, notamment pour faire taire tous ses détracteurs (qui claironnent auprès du grand public que l’on va devoir couper toutes nos forêts pour alimenter le chauffage bois !), la production française de granulés de bois continue son développement, avec plus de 300.000 tonnes en 2009 (contre 250.000 en 2008), calquée sur celui du marché des chaudières et des poêles à granulés. Ainsi, la production est bien supérieure à la demande intérieure française, garantissant un approvisionnement local et une stabilité durable des prix…

Indice des prix du granulé : www.propellet.fr