7 janvier 2009

En cette période hivernale, l'électricité une « denrée rare » !

La France a encore battu un nouveau record de consommation électrique hier au soir. Selon les chiffres de RTE, la consommation d'électricité française a atteint un nouveau pic historique, avec 91.500 MW consommés à 19h00.

Cette forte demande d’électricité est due à la vague de froid déjà observée depuis quelques jours. Les températures enregistrées lundi étaient inférieures de 5°C aux normales saisonnières. Météo France prévoit pour cette semaine des températures de 4 à 7°C en dessous des normales saisonnières selon les régions. Fortement équipés en chauffage électrique, les foyers français sont particulièrement dépendants de l'énergie électrique notamment en période hivernale. A cette période de l’année, une baisse de 1°C de la température entraîne une augmentation de la consommation d’électricité d’environ 2 100 MW, soit l’équivalent du double de la consommation de la ville de Marseille, explique RTE. Ainsi, selon les chiffres de RTE, une baisse de seulement 1°C de la température en France, provoque une augmentation de la consommation d'électricité des foyers d'environ 2.100 MW.

Bien qu’EDF se veuille rassurant face aux pics de consommation, avec la vague de froid qui sévit actuellement sur notre pays, l’énergéticien a du mobiliser la totalité de ses moyens de production nucléaire, hydraulique et thermique (malheureusement très polluante en terme de rejet de GES) disponibles pour assurer la fourniture d’électricité à ses clients, et même commencer à importer légèrement de l’électricité de ses voisins européens, pour éviter (pour l’instant) d’éventuels délestages (coupures électriques) sur certaines régions.

Donc même si ces pointes de consommation ne devraient pas conduire à des ruptures d’approvisionnement, bien que la situation soit plus tendue dans la Région Ouest et en PACA, le gestionnaire de réseau RTE invite cependant tous les Français, en particulier ceux habitant ces deux régions, à mieux maîtriser leur consommation d'électricité, notamment au moment de ces pointes de consommation, entre 17h et 20h.
Quelques gestes simples peuvent contribuer à cet effort : éteindre la lumière dans les pièces inoccupées, moduler la température dans les pièces inoccupées chauffées à l’électricité, fermer les volets la nuit, utiliser les appareils électroménagers après 20h (lave-linge, lave-vaisselle, sèche-linge...), éteindre les appareils en veille, …

Bien qu’EDF ait programmé la mise en service en France d’ici 2012 de près de 1900 MW de capacités thermiques supplémentaires, auxquelles viendront s’ajouter les 1650 MW du nouveau réacteur EPR à Flamanville (Manche), ces aléas météorologiques, certes peu fréquents, devraient néanmoins nous faire prendre conscience encore un peu plus de l’intérêt d’équiper nos habitations de systèmes utilisant les énergies renouvelables pour être certain d’être à l’abris…

Visualiser la courbe de charge de la consommation électrique en France

Insolite: un bonzaï chargeur solaire !

Voici une idée très original d’allier art-déco, câbles électriques et économie d’énergie ! Le jeune designer parisien Vivier Muller a ainsi conçu un bonzaï artificiel dont les 54 feuilles sont des panneaux photovoltaïques et qui permet de recharger tous vos objets mobiles en beauté…

Le concept est très simple : tout au long de la journée, s'inspirant de la photosynthèse, l’électricité produite par les cellules photovoltaïques est stockée dans une batterie se trouvant à l’intérieur du bonzaï puis elle sera redistribuée dans vos appareils lorsque vous les mettrez en charge le soir venu.

Le bonzaï chargeur solaire est composé d'une centaine de morceaux de branches de différentes tailles (modules) reliés entre eux par des prises jack, ce qui permet de moduler à votre guise sa forme.

Une jolie et durable idée cadeau même si le concept est commercialisé, nous l’espérons, prochainement…

Les téléphones portables encore plus « verts »

Les constructeurs de téléphones portables se préoccupent de plus en plus de notre environnement comme nous vous l’indiquions dans se précédant article. Ainsi, début 2009 au Etats-Unis, Motorola va lancer un nouveau téléphone mobile, le « Motorola W233 Renew ».

Ce téléphone utilisera des plastiques recyclées, l'encombrement de l'emballage sera réduit de plus de 20% et utilisera du carton recyclé.

Mais le plus intéressant reste la fabrication de ce mobile. Il est le premier téléphone portable ayant un bilan carbone neutre lors de sa fabrication, puisque les émissions de CO2 émises lors de sa réalisation et de sa distribution seront compensées par des investissements dans des projets faisant appel aux énergies renouvelables ou au reboisement.

De son côté, l'opérateur Orange en partenariat avec le WWF, vient de mettre en place à l’attention des consommateurs qui sont amenés à acheter un mobile, un nouvel indice écologique (impact environnemental des téléphones) sur une trentaine de modèle.

L’impact environnement des téléphones portables a été mesuré selon 5 indicateurs prenant en compte tout le cycle de vie du produit (fabrication, transport, utilisation). Cette démarche, déjà observé dans les secteurs automobiles ou électroménagers, est une première pour le secteur des télécoms, marquant une volonté de transparence et de sensibilisation.

Ce nouvel étiquetage, intitulé "Info environnement", comprend 5 indicateurs :
  • Bilan CO2 : quantité de gaz à effet de serre émise lors des principales étapes du cycle de vie du produit.
  • Efficacité énergétique : évalue la consommation d’énergie lors de l’utilisation du produit et les dispositifs permettant de la réduire.
  • Préservation des ressources : efforts réalisés pour limiter la part des matières non renouvelables ou sensibles d’un point de vue environnemental, économique ou social, dans la composition du produit.
  • Limitation des substances dangereuses : valorise les produits contenant peu de composés chimiques qui, dans de mauvaises conditions d’utilisation ou de recyclage, pourraient présenter un risque pour l’homme ou son environnement.
  • Réduction des déchets : prend en considération la composition, la durée de vie, et les taux de réparation et de recyclage possibles du produit.

Nouvelle mesure fiscale pour l'achat d'un logement BBC

Depuis juillet 2007, les acquéreurs d'un logement neuf ou existant pouvaient déduire de leur déclaration d'impôt sur le revenu 40% des intérêts de l'emprunt qu'ils avaient contracté la première année, un crédit d'impôt à 20% pour les 4 années suivantes.

Par un décret publié le 3 janvier dernier, le gouvernement a élargi ce dispositif à l'acquisition d'un bâtiment possédant le label BBC 2005 (Bâtiment Basse Consommation), c'est-à-dire des logements ne consommant pas plus de 50 kWh/m2/an d'énergie. Le crédit d'impôt est ainsi relevé à hauteur de 40% des intérêts d’emprunt payés pendant sept ans.

Cette mesure vient compléter le très intéressant éco-prêt à taux zéro en vigueur depuis le 1er janvier dernier, qui vise à encourager les particuliers à financer des travaux de rénovation énergétique de leur résidence principale.

2 janvier 2009

EVE : Branchez-vous sur l'électricité verte !

Depuis le 1er juillet 2007, date de l’ouverture à la concurrence du marché européen de l’électricité, les français peuvent changer de producteur et se fournir en électricité verte à 100%. Selon un rapport de la Commission de Régulation de l'Energie (CRE) publié en juin dernier, près de 300 milles foyers français sur un total de plus de 29 millions ont fait le choix d’un fournisseur alternatif et adoptés une « écolo-attitude ».

En France, 11 fournisseurs d’électricité vous proposent de l’électricité verte à partir de 6 sources de production renouvelables: l'hydraulique, l'éolien, le photovoltaïque, la géothermie, le biogaz ou le Bois énergie. On y trouve les groupes suivants : EDF, Electrabel Suez, Direct Énergie, Alterna, Poweo, Proxelia, Gaz de France, GEG Sources d’énergies, Planète UI, Alter Elec, et Enercoop.

Bien que leurs tarifs soient souvent compétitifs, avec un argumentaire de protection de l’environnement, une enquête de la revue « Que Choisir » d’aout 2008, tout ne serait pas si rose ! Les consommateurs seraient soumis à des « démarchages agressifs », des « ventes forcées », et se retrouveraient au final « dupés » sur la provenance réelle de l’électricité…

D’après l’enquête de « Que Choisir », confirmée par un rapport de Greenpeace, le seul fournisseur alternatif fiable d’électricité verte serait Enercoop car il est le seul opérateur à garantir que 100% de l’électricité qu’il vend est réellement issue d’énergies renouvelables.

En effet Enercoop, qui est une SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif), fournie de l’électricité issue de 19 petits producteurs répartis dans toute la France (et en Suisse pour l’un d’entre eux) : 9 ont opté pour l’éolien, 7 pour le photovoltaïque, 2 pour la petite hydraulique (production inférieure à 10 mégawatts) et un pour le biogaz (méthanisation de déchets agricoles issus d’une exploitation dans les Pyrénées). La plupart des dix autres opérateurs se contentent de revendre l'électricité achetée à EDF, principalement produite à partir du nucléaire. Or ce n'est pas parce qu'elle n'émet pas de CO2 que la technologie nucléaire est respectueuse de l'environnement.

Il n’y a en effet pas de traçabilité possible des électrons qui sont transportés sur le réseau par RTE (Réseau de Transport d’Electricité) et distribués par ERDF (Electricité Réseau Distribution France), toutes deux filiales du groupe EDF. Il donc impossible de savoir d’où provient l’électricité qui arrive chez vous, contrairement à Enercoop qui garantit d’injecter sur le réseau une quantité d’électricité verte équivalente à celle que vous consommez.

Devant ce constat, le Comité de Liaison des Energies Renouvelables (CLER) et le WWF France, soutenus par l'ADEME, ont établi le label EVE (Electricité Verte Ecologique), afin d'aider les consommateurs à y voir plus clair. Les offres d’électricité qui seront labellisées EVE (et soumis à un audit annuel) devront :
  • Correspondre à des sources de production non seulement renouvelables, mais également exploitées de manière durable et respectueuse de l’environnement local, en particulier pour l’hydraulique et la biomasse.
  • Assurer que le choix du consommateur permet de développer les énergies renouvelables en France : il ne s’agit pas de vendre seulement au consommateur de l’électricité issue d’une installation ancienne et déjà rentabilisée.

Parmi les fournisseurs ayant demandé leur labellisation EVE nous trouvons Enercoop, Greenaccess et Watt Value.

Le but Enercoop n’est pas de faire du profit. Ainsi, 60% de ses bénéfices sont consacrés au développement de nouvelles sources de production d’énergie renouvelable. Les 40% restants vont directement aux petits producteurs d’énergies renouvelables en fonction des besoins, selon une décision collégiale. Les consommateurs, salariés et producteurs qui ont des parts dans Enercoop ne peuvent pas recevoir plus de 4% du total des bénéfices.

Si vous optez pour Enercoop comme fournisseur d’électricité, votre facture mensuelle vous coûtera entre dix et quinze euros de plus par mois qu’avec EDF, car contrairement à EDF, Enercoop n’est pas subventionnée par l’Etat. EDF va acheter par exemple, tout comme Enercoop, 57 centimes d’euros le kWh d’énergie photovoltaïque, mais l’Etat lui rembourse… 48 centimes d’euros ! Ce qui ramène pour EDF le kWh à 9 centimes d’euros, soit au prix du marché... Un peu injuste tout de même !

Malgré ce surcoût, 2000 particuliers ont déjà choisi Enercoop afin d’être certainement en accord avec leurs principes écologiques. De plus, si ces familles adoptent des gestes d’économie d’énergie au quotidien et/ou des équipements basse-consommation ou à énergies renouvelables, la différence finalement ne se fait finalement pas beaucoup sentir.