
Le C2C, «du berceau au berceau» en français, permet théoriquement de recycler à l’infini les produits, nouvelle devise du design écologiquement correct (éco-conception). Le principe est simple : le déchet devient nourriture et réintègre les processus de production.
On réinjecte le produit à l’infini dans un autre. Le déchet ne sera pas recyclé en un produit identique ou de qualité similaire, mais va être utilisé pour fabriquer d’autres produits de moindre qualité. C’est le cas par exemple des plastiques nobles qui composent une coque d’ordinateur : ils sont recyclés en plastiques de basse qualité utiles pour des pots de fleur ou des sièges bébé. Et ainsi de suite. Le déchet-nourriture perd sa qualité au fil des transformations et pourra terminer sa vie à la poubelle en ayant aidé à préserver ressources naturelles et limiter les rejets environnementaux.
Malheureusement, la fin de vie d’un produit n’est encore pas toujours prise en compte dès sa conception, un produit n’est pas pensé pour être recyclé, alors que considérés comme des matières premières, les déchets peuvent alimenter des sols en se décomposant ou servir de matière première pour la génération de produits suivante.
En C2C, le déchet ne doit contenir aucune substance toxique, si bien qu’il peut être réutilisé, enfoui, composté ou incinéré sans danger. Il doit aussi être facilement démontable pour le désassemblage, le tri et l’envoi vers une chaîne de valorisation adaptée.
Depuis 2005, près de 43 industriels et 200 produits ont obtenu la certification C2C, des couches-culottes en passant par les textiles, le mobilier, … jusqu’aux chaussures de sports comme Nike récupère le caoutchouc de vieilles baskets qu’il réinjecte dans des pistes de stades.
En Europe, Le C2C est une voie d’éco-conception qui se développe beaucoup en Hollande ou en Allemagne. En France, quelques exemples commencent à apparaitre comme Dim et ses collants conçus dans des textiles biodégradables, qui pourraient demain servir de compost agricole, et dont l’Ademe va financer une partie du projet (50 % soit 130 000 euros).
Enfin, le concept C2C est aussi pris très au sérieux en Chine, le président chinois appelant dès à présent à une économie circulaire, pour éviter par exemple de racler 25 % du sol chinois pour fabriquer les briques nécessaires aux 400 millions de personnes qui vont bientôt désirer une maison individuelle. Ainsi six villes en construction en Chine suivent dès à présent les règles du Cradle to Cradle.
Nous risquons donc d’entendre beaucoup parler du C2C dans les années à venir, les industriels pouvant rapidement se mettre tous à la sauce C2C, tant que pour améliorer leur image de marque vis-à-vis de l’environnement, que pour faire face à la pénurie de certaines matières premières.