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6 mars 2019

Qu'est-ce qu'un inhibiteur de corrosion ?

inhibiteur de corrosion boues tartre circuit chauffage

Sur vos devis d'installation ou de remplacement de chaudière ou de pompe à chaleur, dans le cadre d'un nettoyage de plancher chauffant, etc… vous pouvez voir apparaître la fourniture et l'injection dans le circuit de chauffage d'un produit chimique appelé « inhibiteur de corrosion » proposé par des installateurs sérieux.

Pour rappel, les moyens de lutte contre la corrosion peuvent se présenter sous diverses formes :
  • l'isolation physique par des revêtements, métallique (ex. acier galvanisé), le plus souvent organique (ex. peinture), voire minéral (fonte revêtue de mortier de ciment)
  • le maintien des caractéristiques chimiques de l'eau dans un état réduisant au maximum les vitesses de corrosion ;
  • l'application de potentiels électrochimiques, soit à partir d'un matériau sacrificiel (anode magnésium), soit à partir de sources extérieures (protection cathodique) ;
  • ou enfin l'ajout d'inhibiteurs de corrosion dans l'eau.
Les inhibiteurs de corrosion sont ainsi des produits chimiques, généralement sans danger, qui, ajoutés à l'eau du chauffage par exemple, vont réduire la vitesse de corrosion des matériaux véhiculant ou recevant ce fluide (ex. des radiateurs).

Cependant, l'efficacité de la plupart des inhibiteurs de corrosion est considérablement influencée par les caractéristiques chimiques de l'eau (voir « importance de la qualité de l'eau de chauffage ») et les conditions physiques comme la température et la vitesse d'écoulement.

On trouve sur le marché des inhibiteurs anodiques, cathodiques, « filmants » et absorbeurs d'oxygène suivant leur mode d'action.

Inhibiteur anodique

Les inhibiteurs anodiques forment un film protecteur sur les surfaces anodiques en bloquant la réaction électrochimique de dissolution du métal :

Fe → Fe2+ + 2e-

Les inhibiteurs anodiques du fer sont classés en produits « oxydants » et « non oxydants » suivant leur capacité à accélérer ou non la réaction d'oxydation du fer ferreux en fer ferrique :

Fe2+ → Fe3+ + e-

La formation rapide de Fe3+ est essentielle à la formation de couches de passivation anodique stables. L'efficacité des inhibiteurs anodiques oxydants est indépendante de la concentration en oxygène dissous de l'eau à la surface, alors que les inhibiteurs anodiques non oxydants ont besoin d'une concentration correcte en oxygène. Si la vitesse de réaction est suffisamment rapide, l'inhibition anodique est produite par la formation d'une couche efficace de Lépidocrocite (γ-FeOOH).

Les inhibiteurs non oxydants agissent conjointement avec l'oxygène en catalysant l'oxydation de Fe2+ par l'oxygène, ou en améliorant l'imperméabilité physique de la couche de Lépidocrocite, ou par les deux processus.

Inhibiteur cathodique

La réduction cathodique de l'oxygène entraîne la production d'ions hydroxydes (OH–). Les inhibiteurs cathodiques sont solubles au pH moyen de l'eau, mais ils forment une couche protectrice sur les surfaces cathodiques en produisant un composé insoluble à pH élevé et non conducteur électriquement. Les inhibiteurs cathodiques sont en général utilisés pour renforcer l'action d'autres types d'inhibiteurs.

Inhibiteur mixte anodique/cathodique

Les formulations commerciales utilisées en traitement d'eau comprennent à la fois des inhibiteurs anodi­ques et cathodiques, ceci pour deux raisons :
  • l'association des deux types réduit le dosage global nécessaire par rapport à l'emploi d'un seul inhibiteur ;
  • les circuits traités uniquement avec des inhibiteurs anodiques sont sensibles à une corrosion par piqûres si le traitement est interrompu, sous-dosé ou incorrect de manière générale.
Cet emploi mixte a été établi dans les années 1950 lorsque l'utilisation de formulations zinc-chromates a commencé à se répandre. Le zinc est un inhibiteur purement cathodique tandis que les chromates fonctionnent comme un inhibiteur anodique. Lorsque les chromates étaient employés seuls, il fallait des doses importante d'ion chromate pour assurer une bonne inhibition de l'acier. L'emploi de zinc (Zn2+) en association avec des chromates permet d'appliquer des doses de chromate 20x moindre

Absorbeurs d'oxygène

Les inhibiteurs anodiques et cathodiques décrits ci-dessus agissent bien en présence de concentrations d'oxygène dissous résultant du contact normal de l'air et de l'eau. Dans des systèmes à haute température ou hermétiquement fermés, comme les circuits de chaudières ou de chauffage central domestique, l'efficacité passe par la réduction de l'oxygène dissous de l'eau à de très faibles valeurs. Les produits chimiques utilisés à cette fin sont habituellement des agents réducteurs appelés « absorbeurs d'oxygène ».

Outre leur rôle dans la réduction des concentrations d'oxygène, certains absorbeurs d'oxygène favorisent la formation d'un film protecteur de magnétite. L'hydrazine et la carbohydrazine par exemple, favorisent la passivation par production de peroxyde d'hydrogène.

Inhibiteur organique

L'action de ces inhibiteurs est liée à la constitution d'un film mono-moléculaire entre le métal et l'eau. Ces produits sont souvent des agents tensioactifs « filmants » avec des groupements hydrophobe et hydrophile. L'extrémité hydrophile se fixe sur la surface du métal tandis que l'extrémité hydrophobe forme une barrière entre l'eau et la surface du métal.

Les amines filmantes sont couramment utilisées comme inhibiteurs de corrosion dans les circuits de condensats de vapeur. Ces amines grasses comportent 4 à 18 atomes de carbone, s'orientent parallèlement les unes aux autres et, perpendiculairement aux parois, constituent un film continu et imperméable.

Protection des métaux non ferreux : cuivre et aluminium

Un grand nombre de circuits contiennent du cuivre ou des alliages cuivreux. Or le cuivre est plus noble que le fer. Dans une eau pure, le cuivre se trouve dans un état d'immunité. En pratique, les alliages cuivreux sont prédisposés à la corrosion en raison de la présence d'agents oxydants forts tels que le chlore élémentaire ou de polluants agressifs comme l'ammoniaque.

La corrosion des alliages cuivreux est préjudiciable non seulement à cause des dégradations qu'elle provoque sur les éléments affectés, mais aussi en raison des effets du cuivre dissous (Cu2+) dans l'eau. Ce cuivre peut être réduit en Cu métallique sur les surfaces d'autres métaux ferreux, induisant des conditions favorables à la corrosion galvanique.

Les inhibiteurs les plus largement employés pour les alliages cuivreux sont les dérivés azolés.

L'aluminium est particulièrement sensible à la corrosion électrolytique. Les inhibiteurs les plus courants sont les silicates, les phosphates, les organo-azolés et les molybdates.

En pratique

L'inhibition de la corrosion n'est qu'un des aspects du traitement d'eau dans un circuit de chauffage. Il convient aussi de lutter contre l'entartrage et à la prévention des développements microbiologiques. Ainsi l'emploi d'inhibiteurs de corrosion doit être compatible avec tous les autres traitements de l'eau, les caractéristiques du circuit et ses paramètres de fonctionnement.

Sur le marché résidentiel, on retrouve généralement les 3 produits professionnels suivants (sachant que nous vous déconseillons vivement l'emploi de produits « exotiques » de GSB notamment 2 en 1, à savoir désembouant + inhibiteur !) :

Sentinel X100 Inhibiteur : composé d'un mélange unique d'inhibiteurs de corrosion spécifiques et très puissants, qui ciblent chacun une famille de métaux pour une protection inégalée des installations multi-métaux ; formulation qui offre une protection contre la corrosion, le calcaire, les bruits de chaudières et la formation d'hydrogène dans les radiateurs, chaudières, planchers chauffants, échangeurs …


Fernox Protector F1 : garantit une protection durable des installations de chauffage central domestiques contre la corrosion interne et la formation de tartre ; empêche la corrosion de tous les métaux présents dans ces installations, c'est-à-dire les métaux ferreux, le cuivre et les alliages de cuivre, ainsi que l'aluminium.


BWT Solutech Protection Intégrale : produit préventif complet contre le tartre, la corrosion, les boues et les dépôts organiques (algues et bactéries) avec un agent « antifouling » inclus ; compatible tous matériaux aluminium inclus.

expérience protection inhibiteur de corrosion Intérêt d'un inhibiteur de corrosion : à gauche, du cuivre, de l'acier, de l'inox et un peu d'alu dans 15cl d'eau du robinet non traitée ; à droite, mêmes matériaux dans 15cl d'eau traitée avec l'inhibiteur Sentinel X100 à 1% (source : www.chauffage-vincent.fr).

Intérêt d'un inhibiteur de corrosion : les deux éprouvettes fermées contient chacune un clou en acier ; toutes deux sont remplies d'eau, mais une seule contient l'additif inhibiteur de corrosion X100 de Sentinel ; l'une des deux éprouvettes conserve une eau limpide, tandis que l'autre est le siège de fines particules de rouilles en suspension dans l'eau. (source : Sentinel).


L'efficacité ou la « durée de vie » d'un inhibiteur de qualité professionnelle est généralement d'environ 5 ans en considérant des appoints inférieurs à 10% du volume total du circuit.

Pour un résultat optimal de l'inhibiteur, les installations doivent être « propre », c'est-à-dire nettoyées / désembouées et rincées.

Enfin, l'injection d'un inhibiteur de corrosion ne dispense pas de la pose d'un désemboueur magnétique sur une installation.
2 mars 2016

Chaudière condensation : les corps de chauffe en aluminium-silicium

corps de chauffe en fonte aluminium silicium AlSi remeha

Certains fabricants (ex. Saunier Duval, DeDietrich, ...) proposent de plus en plus de corps de chauffe en aluminium-silicium (AlSi), en remplacement de l'inox, sur leurs chaudières à condensation HPE. Nous retrouvons donc souvent les « pro inox » qui ne veulent pas entendre parler de l'aluminium, et d'autres qui ne font qu'en vanter ses mérites en indiquant que l'aluminium est le matériau d'avenir pour les échangeurs de chaleur des chaudières gaz !

Si ce matériau apporte certains avantages, il convient aussi de respecter certaines préconisations d'installation et d'entretien. Nous vous proposons de faire le point dans cette article.

20 avril 2014

Risycor : la surveillance de l'état de corrosion d'un circuit de chauffage

Risycor présente un capteur de corrosion intéressant. Ce petit appareil de sondage breveté permet de surveiller en toute fiabilité et en continu la durabilité de votre installation de chauffage en vous avertissant en temps utile de la corrosion (ou de la formation de rouille) du circuit de chauffage.


Par conséquent, il permet de détecter le niveau de corrosion de l'installation et de prévenir des effets particulièrement dommageables qui peuvent être occasionnés par la corrosion, comme la défaillance d’une chaudière ou d’une pompe, le blocage d’une ou plusieurs vannes, l’apparition de fuites et de bouchons en raison d’une eau de mauvaise qualité, et la nécessité de traiter ou de nettoyer l'installation (désembouage).