
Au début de son aventure, beaucoup de monde lui prédisait qu’il ne réussirait pas : mais force de constater qu’au bout de presque une année, sa cave est loin d'être pleine à ras-bord d’ordures malodorantes. Les déchets de sa famille (2 adultes et 2 enfants) totalisent seulement 15 kg depuis le 1er janvier 2008, soit 200 fois moins par personne qu'un habitant lambda des Etats-Unis. Un Américain moyen aurait déjà rempli toute cette cave avec des bouteilles en plastique !
Depuis un an, il boit de l'eau du robinet. Il réduit au maximum le nombre d’emballages en achetant son riz et ses haricots au kilo, et en effectuant ses courses de légumes au marché hebdomadaire de son quartier.
Une caisse recueille les déchets dangereux ou toxiques, comme des ampoules, des piles, un filtre à huile de voiture et un disque dur d'ordinateur défectueux.
Quant aux ordures organiques, comme les peaux de banane et les coquilles d'œufs, « les vers s'en occupent » dans une boîte en plastique dans laquelle grouillent des vers de terre qui transforment ces déchets en compost, un engrais naturel. Tous les déchets naturels et le papier peuvent y être déposés, mais pas la viande ni le poisson qui prennent trop de temps à se décomposer.
M. Chaleides, adepte des panneaux solaires pour alimenter une partie de sa maison en électricité et propriétaire d'une voiture fonctionnant à l'huile de friture usagée, se défend d’être un extrémiste écologiste : « N’importe qui peut vivre comme moi. Je mange des produits plus frais, j'économise de l'argent, je soutiens l'économie locale,... Je ne vis pas dans une grotte et selon les critères de beaucoup de gens, nous avons une vie formidable. »
A l'approche de Noël, les enfants Chameides (4 et 6 ans) vont-ils faire dérailler l'opération en envahissant la cave d'emballages de cadeaux ? Et bien non. Les parents ont l’habitude d’emballer les cadeaux dans des vêtements qui sont eux aussi des cadeaux. Ainsi, les enfants reçoivent deux cadeaux au lieu d'un et ils en sont ravis.
Le 1er janvier 2009, il ne mettra pas ces rebuts sur le trottoir, car ils seront exposés au « musée des ordures » à Hartford, un établissement retraçant la gestion des déchets à travers les âges.