2 août 2009

Vers un crédit d’impôt pour les conduits de lumière ?

conduit de lumiere naturelle credit impotLe Député-maire UMP Philippe Cochet, Maire de la commune de Caluire et Cuire dans le Rhône, a récemment questionné le gouvernement au sujet des dispositifs pouvant bénéficier des mesures incitatives mises en place dans le cadre de la politique d’économies d'énergie. Il souhaiterait savoir plus particulièrement si les installations dites « conduits de lumière naturelle » pourraient être éligibles aux crédits d’impôts, éco-PTZ, et autres certificats d’économie d’énergie. En effet, le conduit de lumière naturelle bénéficie déjà, dans d’autres pays européens, de mesures incitatives. Pour le député maire, il apparaît fortement souhaitable de favoriser ce type d'installation comme c'est déjà le cas dans plusieurs pays européens.

Les conduits de lumière naturelle permettent de transporter et de distribuer la lumière naturelle dans des pièces sombres éloignées des ouvertures traditionnelles, sans transmission de chaleur et sans avoir recours à l’électricité, entrainant des économies d’énergie et moins de rejets de CO2. Ces conduits de lumière sont d’ailleurs de plus en plus intégrés par les architectes dans leur démarche HQE (haute qualité environnementale) et leurs applications se déploient dans les écoles, les entrepôts, les surfaces commerciales...

Même si la réponse du gouvernement n’est pas attendue avant plusieurs mois, les fabricants ne cachent pas leurs espoirs, la France étant clairement en retard par rapport à ses voisins dans l’installation de conduit de lumière naturelle. Une mesure incitative permettrait aussi de créer (ou de sauver) plusieurs milliers d’emplois, les conduits de lumière étant installés le plus souvent par des artisans.

L’ADEME souhaite de l’eau chaude sanitaire plus économique

ademe reduction consommation energie production eau chaude sanitaire ecsL’eau chaude sanitaire (ECS) peut actuellement consommer jusqu’à un quart des besoins en énergie d’un foyer. Encore pire, dans les nouveaux bâtiments à basse consommation, l’eau chaude peut représenter jusqu’à la moitié de la facture énergétique. Ainsi, l’ADEME lancera le 31 août prochain un appel à projet pour le développement de solutions d’eau chaude sanitaire plus sobres en énergie, afin d’assurer une réduction cohérente des consommations énergétiques des foyers français.

L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie souhaite la mise en œuvre d’un Programme d’Actions Concertées en Technologies de l’Energie sur l’Eau Chaude Sanitaire. L’appel vise à rassembler industriels, bureaux d’étude, centres scientifiques ou techniques, architectes ou encore sociologues pour mener des recherches techniques, comportementales et environnementales sur l’eau chaude sanitaire.

L’objectif est de développer dans les 3 à 4 ans à venir, des solutions innovantes et abordables à haute efficacité énergétique.

XEROS : une machine à laver le linge très efficace en eau

xeros machine a laver washing machine economie eauDes scientifiques de l’université de Leeds en Angleterre affirment avoir mis au point une méthode de lavage des vêtements en machine ne nécessitant qu'une tasse d'eau lors de chaque lavage, mais qui donnerait les mêmes résultats que les machines à laver conventionnelles. Afin de commercialiser ce nouveau procédé, l'université a créé une spin-out (entreprise équivalente à une start-up), du nom de Xeros, qui a récemment obtenu un peu moins de 500.000 livres d'investissement de la part d'IP Group, partenaire de commercialisation de l'Université de Leeds.

Une machine à laver typique utilise environ 35 kg d'eau pour chaque kilogramme de vêtements lavés ainsi que de grandes quantités d'énergie pour chauffer l'eau et sécher les vêtements. En Angleterre, l'utilisation de la machine à laver a augmenté de 23% au cours des 15 dernières années, passant de trois fois par semaine en 1990 à une moyenne de quatre fois par semaine et par ménage aujourd'hui. En moyenne, cela représente 13% de la consommation d'eau quotidienne des ménages, soit environ 455 millions de litres d'eau par jour, assez pour remplir 145 piscines olympiques.

Le procédé mis au point par le professeur Stephen Burkinshaw (expert en textiles et teintures) à la Faculté de Design de l'Université de Leeds, consiste à remplacer l’eau par des milliers de minuscules billes de nylon réutilisables (et recyclables) qui attirent et absorbent la saleté et lavent ainsi le linge. Une petite quantité d’eau et de lessive sont utilisés pour mouiller les vêtements, dégager la saleté et former la vapeur d’eau qui active les billes. Après le “cycle de lavage”, les billes tombent à travers un grillage dans le tambour et peuvent être réutilisées une centaine de fois. La machine Xeros utilise 90% d’eau en moins qu’une machine classique pour une consommation d’énergie 30% moindre. De plus, le linge étant sec à la fin de la lessive, recourir à un séchoir est inutile. Lors d’essais en laboratoire effectués conformément aux protocoles de nettoyage industriel utilisés dans le monde entier, le procédé a permis de supprimer pratiquement tous les types de taches de la vie quotidienne, tout en laissant les vêtements aussi frais que lors d'un lavage traditionnel en machine, même sur des linges délicats tels que les broderies et la laine.

D’autres applications pourraient également profiter de ce procédé comme dans les pressings pour ne plus utiliser de perchloroéthylène (solvant très nocif à la santé) pour le nettoyage à sec, dans le traitement des eaux usées et le nettoyage de surfaces dures comme par exemple le dégraissage des métaux.

La commercialisation de la machine Xeros pourrait être effective dès l’année prochaine au même tarif qu’une machine normale.

Plus d’infos : Machine à laver le linge Xeros

EDF : Hausse des tarifs de l'électricité en août ?

edf hausse tarifs electricite aout 2009Le Président d'EDF Pierre Gadonneix réclamait il y a quelques semaines une hausse des tarifs d'électricité de 20% sur trois ans ou plus. Selon le magazine Les Echos, les ministères de l'Ecologie et de l'Energie ont proposé une hausse de « seulement » 1,9% des tarifs réglementés d'électricité pour les particuliers (tarifs bleus), et de 4% (tarifs jaunes PME-PMI) à 5% pour les entreprises (tarifs verts). Cette hausse pourrait intervenir mi-août.

La hausse serait alors supérieure à l'inflation, stable cette année. Le gouvernement pourrait alors prendre une période de référence plus large pour justifier cette hausse, qui selon le quotidien « semble faire consensus au sein du gouvernement ». La ministre de l’économie Christine Lagarde juge cette proposition de hausse « raisonnable », tout en se refusant à préciser la hausse envisagée. Elle a aussi rappelé que les Français bénéficiaient de tarifs d'électricité de 15 à 30% moins chers que ses voisins européens, grâce à l'industrie nucléaire, mais qui va devoir faire face à de lourds investissements dans les prochaines années.

La proposition devrait être transmise à la Commission de régulation de l'énergie (CRE) avant la semaine prochaine. Elle aura alors 8 jours pour rendre son avis. La proposition va néanmoins dans le sens des recommandations de la CRE qui souhaite que les tarifs professionnels (57 à 74€ le MWh actuellement) rattrapent les tarifs particuliers (91€ le MWh).

Les personnes se chauffant ou produisant leur eau chaude sanitaire à l’électricité (pompe à chaleur, radiateur/convecteur électrique, chaudière électrique, chauffe-eau électrique …) vont donc certainement échapper à une trop lourde augmentation de leur facture énergétique. Mais pour combien de temps, le rattrapage des tarifs étant inéluctable pour faire face aux investissements nécessaires d’EDF.

La mauvaise qualité de l’air en France !

france pollution mauvaise qualite air ademeLa secrétaire d’Etat chargée de l’écologie, Chantal Jouanno, présentait mercredi dernier les résultats sur la qualité de l’air en France en 2008. Malheureusement, les niveaux de pollution constatés en 2008 se situent dans la continuité des observations des années précédentes : l’air que nous avons respiré l’an dernier n’était pas plus pollué que celui de l’année précédente ! Ainsi, Le Centre Interprofessionnel Technique d’Etudes de la Pollution Atmosphérique (CITEPA) observe depuis 2000 une petite tendance à la baisse du dioxyde de soufre (-39%), du monoxyde de carbone et du benzène. Mais le plus inquiétant est que l’air que l’on respire actuellement serait de moins bonne qualité, avec une légère augmentation de la concentration de dioxyde d’azote en sites ruraux, de l’ozone et surtout des particules fines, notamment à cause des vieux chauffage à bois domestiques, alors que cette énergie renouvelable devrait constituer 23% des énergies renouvelables utilisées d’ici à 2020.

Or, il n’y a pas de seuil de pollution en dessous duquel l'impact sanitaire des particules serait nul. Des travaux européens démontrent que les particules seraient la cause de plus de 350.000 morts prématurés par an en Europe dont 30.000 en France. L'ADEME rappelle d’ailleurs que le niveau d’émissions polluantes entraîne une diminution de l’espérance de vie de 9 mois en France.

Les pouvoirs publics rappellent donc qu'un objectif de réduction de 30 % en 2015 des teneurs en particules fines dans l’air a été adopté dans le cadre du Grenelle Environnement. Il s'agit de mettre en œuvre des actions de soutien à la réduction des émissions de particules dans les secteurs de l’énergie, du transport, du bâtiment et de l’habitat. L’ADEME veille notamment à la prise en compte de ces réductions dans la filière « bois-énergie ».

Un plan particules devrait d’ailleurs être prêt en septembre prochain. Plusieurs mesures sont évoquées, comme le durcissement des normes d'émissions pour les installations de combustion notamment les petites unités ou encore la mise en place de l'éco-redevance kilométrique pour les poids lourds en prenant en compte les émissions de particules, le renforcement des critères du label « Flamme Verte » pour le chauffage au bois domestique, et l’instauration d’un crédit d’impôt pour le renouvellement des matériels.

L’air intérieur de nos habitats et lieux clos doit aussi être amélioré, avec trois défis majeurs identifiés par l'ADEME : mise en place d'une surveillance adaptée dans les lieux de vie clos et sensibles comme par exemple les écoles et crèches, trouver un l’équilibre entre la maîtrise de l’énergie et la qualité de l’air intérieur en ventilant pour apporter un air sain mais tout en maîtrisant la consommation d'énergie, et enfin généralisé l'étiquetage environnemental et sanitaire des produits de construction et de décoration.