2 janvier 2009

EVE : Branchez-vous sur l'électricité verte !

Depuis le 1er juillet 2007, date de l’ouverture à la concurrence du marché européen de l’électricité, les français peuvent changer de producteur et se fournir en électricité verte à 100%. Selon un rapport de la Commission de Régulation de l'Energie (CRE) publié en juin dernier, près de 300 milles foyers français sur un total de plus de 29 millions ont fait le choix d’un fournisseur alternatif et adoptés une « écolo-attitude ».

En France, 11 fournisseurs d’électricité vous proposent de l’électricité verte à partir de 6 sources de production renouvelables: l'hydraulique, l'éolien, le photovoltaïque, la géothermie, le biogaz ou le Bois énergie. On y trouve les groupes suivants : EDF, Electrabel Suez, Direct Énergie, Alterna, Poweo, Proxelia, Gaz de France, GEG Sources d’énergies, Planète UI, Alter Elec, et Enercoop.

Bien que leurs tarifs soient souvent compétitifs, avec un argumentaire de protection de l’environnement, une enquête de la revue « Que Choisir » d’aout 2008, tout ne serait pas si rose ! Les consommateurs seraient soumis à des « démarchages agressifs », des « ventes forcées », et se retrouveraient au final « dupés » sur la provenance réelle de l’électricité…

D’après l’enquête de « Que Choisir », confirmée par un rapport de Greenpeace, le seul fournisseur alternatif fiable d’électricité verte serait Enercoop car il est le seul opérateur à garantir que 100% de l’électricité qu’il vend est réellement issue d’énergies renouvelables.

En effet Enercoop, qui est une SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif), fournie de l’électricité issue de 19 petits producteurs répartis dans toute la France (et en Suisse pour l’un d’entre eux) : 9 ont opté pour l’éolien, 7 pour le photovoltaïque, 2 pour la petite hydraulique (production inférieure à 10 mégawatts) et un pour le biogaz (méthanisation de déchets agricoles issus d’une exploitation dans les Pyrénées). La plupart des dix autres opérateurs se contentent de revendre l'électricité achetée à EDF, principalement produite à partir du nucléaire. Or ce n'est pas parce qu'elle n'émet pas de CO2 que la technologie nucléaire est respectueuse de l'environnement.

Il n’y a en effet pas de traçabilité possible des électrons qui sont transportés sur le réseau par RTE (Réseau de Transport d’Electricité) et distribués par ERDF (Electricité Réseau Distribution France), toutes deux filiales du groupe EDF. Il donc impossible de savoir d’où provient l’électricité qui arrive chez vous, contrairement à Enercoop qui garantit d’injecter sur le réseau une quantité d’électricité verte équivalente à celle que vous consommez.

Devant ce constat, le Comité de Liaison des Energies Renouvelables (CLER) et le WWF France, soutenus par l'ADEME, ont établi le label EVE (Electricité Verte Ecologique), afin d'aider les consommateurs à y voir plus clair. Les offres d’électricité qui seront labellisées EVE (et soumis à un audit annuel) devront :
  • Correspondre à des sources de production non seulement renouvelables, mais également exploitées de manière durable et respectueuse de l’environnement local, en particulier pour l’hydraulique et la biomasse.
  • Assurer que le choix du consommateur permet de développer les énergies renouvelables en France : il ne s’agit pas de vendre seulement au consommateur de l’électricité issue d’une installation ancienne et déjà rentabilisée.

Parmi les fournisseurs ayant demandé leur labellisation EVE nous trouvons Enercoop, Greenaccess et Watt Value.

Le but Enercoop n’est pas de faire du profit. Ainsi, 60% de ses bénéfices sont consacrés au développement de nouvelles sources de production d’énergie renouvelable. Les 40% restants vont directement aux petits producteurs d’énergies renouvelables en fonction des besoins, selon une décision collégiale. Les consommateurs, salariés et producteurs qui ont des parts dans Enercoop ne peuvent pas recevoir plus de 4% du total des bénéfices.

Si vous optez pour Enercoop comme fournisseur d’électricité, votre facture mensuelle vous coûtera entre dix et quinze euros de plus par mois qu’avec EDF, car contrairement à EDF, Enercoop n’est pas subventionnée par l’Etat. EDF va acheter par exemple, tout comme Enercoop, 57 centimes d’euros le kWh d’énergie photovoltaïque, mais l’Etat lui rembourse… 48 centimes d’euros ! Ce qui ramène pour EDF le kWh à 9 centimes d’euros, soit au prix du marché... Un peu injuste tout de même !

Malgré ce surcoût, 2000 particuliers ont déjà choisi Enercoop afin d’être certainement en accord avec leurs principes écologiques. De plus, si ces familles adoptent des gestes d’économie d’énergie au quotidien et/ou des équipements basse-consommation ou à énergies renouvelables, la différence finalement ne se fait finalement pas beaucoup sentir.


Vers une nouvelle politique écologique aux Etats-Unis ?

Alors que les Etats-Unis s’étaient jusqu’à présent toujours illustrés par leur mauvaise volonté en matière environnementale, le 4 novembre dernier, les Américains élisaient le 44e Président le plus « vert » de l’histoire de leur pays. En prenant ses fonctions le 20 janvier prochain à la Maison Blanche, les Etats-Unis devraient (on l’espère tous) connaitre une nouvelle et vraie politique contre le réchauffement climatique, avec notamment une diminution de la facture énergétique et de la dépendance du pays à l’égard des pays exportateurs de pétrole.

Barack Obama devrait donc inaugurer un changement majeur en matière de politique énergétique et environnementale par un programme ambitieux malgré la crise : renforcer l’efficacité énergétique, diversifier les sources d’énergie, réduire les émissions de GES (réduction de 80% des émissions de CO2 des Etats-Unis d’ici à 2050), renouer avec la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC).

Pour atteindre ses objectifs, Barack Obama, qui devra affronter une crise économique et financière grave et relancer la machine économique américaine, a formé une « Green Team » à la Maison blanche, dirigée par deux des plus ardents défenseurs du développement durable : Steven Chu, prix Nobel de physique au département de l’énergie et Carol Browner à la tête de « l’équipe verte ».

Ainsi, pas moins de 150 milliards de dollars devraient être injectés au cours des dix prochaines années dans le développement des énergies renouvelables et la réduction de la consommation de pétrole, entrainant par la même occasion la création à priori de près de 5 millions d’emplois dans le secteur des énergies propres.

Barack Obama devrait étendre au niveau fédéral un système d’échange de droits à polluer, déjà présent dans sept états de la côte Est.

Le président prévoit aussi le développement de véhicules propres et de biocarburants de nouvelle génération. Le marché des voitures hybrides pourrait être ainsi dopé avec la mise en circulation prévue d’un million de véhicules d’ici à 2015, soutenue par un crédit d’impôt à l’achat.

Enfin, Barack Obama s’est engagé à aider les ménages américains à faire face à la flambée des prix à la pompe, ainsi qu’à les aider financièrement pour leurs dépenses de chauffage et d’isolation.

Qu'est-ce qu'une maison écologique ?

C’est une construction qui prend en compte trois points: ne pas être polluante pour la planète, être bioclimatique, c'est-à-dire récupérer la chaleur du soleil l'hiver et conserver la fraîcheur l'été, et enfin être non toxique pour les habitants qui vivent dedans (schéma).

Pour ce qui est du coût de ce type de maison, comptez des frais de conception ou de rénovation de 10 à 20% de plus environ en moyenne qu'une construction de base. Le coût en matériaux de construction d'un pavillon écologique revient plus cher à l’achat mais la tendance s'inverse assez rapidement en matière de fonctionnement énergétique. Ainsi, la dépense de chauffage peut être divisée par plus de 10, la facture d'eau du réseau par 20, celle d'électricité et des entretiens par 2. Il faut impérativement raisonner « long terme » et investissement (durable).

Parmi les premières préoccupations qu'il faut avoir lors du choix de la construction: une bonne orientation par rapport au soleil et à l'environnement (implantation de la végétation par exemple), la bonne sélection de la nature des matériaux de construction (le bois, la brique de terre cuite) et de l'isolation (la laine de mouton, de la paille du chanvre, du bois, du liège, du coco, du coton…) qui les accompagnent. La durabilité des matériaux contribue aussi à réaliser des économies sur le long terme.

Ensuite, l’autre caractéristique de la maison écologique concerne le mode de chauffage qui doit utiliser des énergies renouvelables. On se tourne alors par exemple vers l'installation d'un poêle à bois, de capteurs solaires, d’une géothermie ou dans l'investissement d’une éolienne…

Initialement, les énergies renouvelables les plus demandée restent la géothermie et le solaire mais au final, il y a plus de réalisation dans le solaire. En effet, la géothermie reste plus onéreuse car il y a des couts de forages supplémentaires. Le solaire nécessite par contre une énergie d'apport: gaz, bois, électrique, ... Il faut comptez 6 à 8.000 €TTC hors crédit d'impôts pour un chauffe-eau solaire individuel et de 10 à 15.000 €TTC hors crédit d'impôts pour un chauffage et eau chaude solaire. Pour une pompe à chaleur, il faut compter 15.000 €TTC (hors forages et terrassements en géothermie) et crédit d'impôts. Mais la géothermie reste le système qui permettra de faire une réelle économie d’énergie (jusqu'à plus de 75% d’économie sur une facture de chauffage annuelle), et qui de part leur réversibilité permettent aussi le confort d'une climatisation naturelle en été.

Enfin, en ce qui concerne la récupération des eaux de pluies, pour le moment les systèmes se rentabilisent assez difficilement mais tout dépend aussi du cout de l'eau du réseau et des usages plus ou moins importants que l’on fera de l’eau récupérée.

En conclusion, outre les nombreuses économies de fonctionnement, la maison écologique entre dans une démarche environnementale personnelle, et un professionnel peut vous aider à franchir le pas par une étude précise et chiffrée.


1 janvier 2009

ELYOTHERM vous présente ses meilleurs voeux pour 2009

Que vous soyez un lecteur régulier ou non de ce blog, nous serons encore très heureux de vous accueillir à nouveau cette année sur ces pages consacrées à l’essentiel de l’actualité énergétique : énergies renouvelables, économies d’énergie, éco-constructions et développement durable…

Pour ce premier post de 2009, toute l’équipe d’ELYOTHERM vous souhaite tout simplement une très belle et heureuse année.

Consommez bien, consommez durable… Maîtrisez vos énergies, et prenez soin de vous... et de notre petite planète « verte », pour nos générations futures...


31 décembre 2008

Transports souterrains : vers un monde sans camion ?

Si de l'eau, des eaux usées, du gaz ou du pétrole peuvent être transportés à travers les pipelines, alors pourquoi pas les biens de consommation ? Certains pays d'Europe se sont penchés sur le transport de biens de consommation par le biais de réseaux automatisés souterrains, un cinquième mode de transport à côté de la route, du rail, de l’air et de l'eau. Cette nouvelle combinaison pourrait conduire à une nouvelle croissance économique sans détruire l'environnement et la qualité de vie. Super rapide, le transport de marchandises souterrain est depuis toujours un sujet de prédilection des futurologues.

L’idée d’envoyer du fret de marchandises à travers des tubes est tout sauf nouvelle. Dès la deuxième moitié du 19ème siècle, des systèmes pour le transport du courrier et des petits colis sont devenus assez commun dans la plupart des villes du monde. Dans ces réseaux de poste pneumatique (ils sont encore en usage dans certaines boutiques et de grands bâtiments aujourd'hui), des capsules sont propulsés par des moyens de pression d'air à travers des tubes, pour atteindre une vitesse d'environ 35 km/h.

Paris et Berlin ont ainsi plus de 400 kilomètres de vastes réseaux qui ont été en service jusqu'à la fin du 20ème siècle. A Prague, le système pneumatique a même été utilisé jusqu'en 2002, date à laquelle il a été endommagé par une inondation. Aux États-Unis, la technique a été abandonnée dans les années 50 en faveur des camions et des nouvelles technologies de la communication. A Paris, le système qui est principalement situé dans les égouts, est devenu très sophistiqué au fil du temps, avec des tubes de plus grand diamètre et l'introduction de deux voies de circulation et d’une navigation automatique. Ces systèmes pneumatiques pouvaient livrer les objets physiques, ce qui est difficile à faire avec le courrier électronique ou de toute autre technologie automatique en usage aujourd'hui.

Depuis les années 60, plusieurs tentatives ont été faites pour le transport de marchandises par les réseaux pneumatiques avec un plus grand diamètre. Des lignes ont été construites aux États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, la Russie, le Japon et l'Allemagne. Toutefois, ces projets n’ont jamais rencontré le succès. Aujourd'hui encore, plusieurs inventeurs et entreprises essaient de relancer la technique. En effet, à cause de la congestion du trafic routier actuel, un courrier dans un camion a besoin de beaucoup plus de temps pour être livré qu’un colis par les systèmes pneumatiques du 19ème siècle. Un comble !

Toutefois, même si le concept fonctionne bien, il ne suffit pas de copier deux siècles de développement. En effet, les systèmes pneumatiques consomment beaucoup d'énergie et ne sont pas adaptés pour de longues distances. Certains s'efforcent donc d'éliminer ces inconvénients par la conception de systèmes tubulaires électromagnétique par exemple, une technique qui dans l'avenir pourrait être utilisée pour atteindre des vitesses très élevées.

L’Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique sont les plus proches de la mise en œuvre d'un réseau souterrain de logistique. Ce n'est pas une coïncidence. En dépit de leurs vastes réseaux routiers, ces pays sont confrontés à une énorme surcharge de trafic. En effet, trois des dix ports dans le monde - Hambourg, Rotterdam, Anvers - sont situés à seulement quelques centaines de kilomètres les uns des autres. Et les choses vont certainement s’aggraver, car les ports souhaitent maintenir l'expansion de leurs capacités de manutention de conteneurs. Ainsi, dans les trois pays, le transport de marchandises par la route devrait au moins doubler en 2020, ce qui serait totalement obstruer les infrastructures routières existantes mais aussi prévues.

En Belgique, Anvers a conçu et proposé un projet, appelé "Underground Container Mover". Composé d’un convoyeur à moteur électrique de 21 kilomètres, il serait capable de convoyer quelques 5.500 conteneurs chaque jour (et nuit).

Les Pays-Bas ont eux examiné la possibilité d'un sous-réseau logistique couvrant l'ensemble du pays. Un projet ambitieux qui relierait finement les 1000 à 5000 foyers, avec une distance de marche maximale de 750 mètres pour aller chercher des marchandises.

Ces concepts offrent des possibilités passionnantes. Les marchandises peuvent être transportées de l'usine à des magasins, de sites de production en sites de production, et même des magasins aux consommateurs. A long terme, l'infrastructure pourrait devenir si complexe que les marchandises pourront être livrées à des maisons individuelles : vous commandez quelque chose sur Internet et vous le ramassez à travers une trappe dans votre cave le lendemain matin !

Mais même sans une trappe dans la cave, les avantages sont étonnamment grands. Les camions sont en effet une cause importante de bruit et de pollution de l'air. Ils entraînent de graves accidents de la circulation, ils consomment beaucoup de carburant et ils exigent beaucoup d'espace. Automatique, le système de transport souterrain efface tous ces problèmes.

Les avantages économiques sont tout aussi importants que l'écologie, mais moins évidents. Tout d'abord, les marchandises peuvent être livrées plus rapidement. Le flux de marchandise peut-être constant. Les camions quant à eux doivent attendre aux feux de circulation et ils peuvent être coincés pendant des heures à cause des embouteillages ou des conditions météorologiques. Le conducteur a également besoin de dormir, et des accidents peuvent aussi se produire.

Encore plus important qu’une vitesse de livraison plus élevées, avec l'automatisation des infrastructures, il est possible de prévoir très précisément lorsque les marchandises arrivent. Cela permet aux entreprises de réduire le montant des entrepôts. En fait, dans un tel système, les chaînes d'approvisionnement deviennent physiquement reliées les unes aux autres.

Dernier point mais non des moindre, le transport automatisé est moins onéreux : la livraison est plus fiable, il n’y a pas de chauffeur à payer, et l’énergie utilisée est beaucoup moins onéreuse que le carburant (pétrole).

Mais le problème le plus important d'une infrastructure logistique automatisé est le coût initial. Les Néerlandais ont calculé en 1998 que leur réseau leur coûterait environ 60 milliards d'euros. Le projet a donc été enterré en silence ! Néanmoins, les chercheurs ont également calculé que l'extension de l'infrastructure routière coûtera de toute façon presque autant : coûts de maintenance, payes des conducteurs des camions, réparations des routes, les coûts externes (pertes dues à des embouteillages, accidents et maladies liées à la pollution) sont beaucoup plus élevés avec un réseau routier.

L'extension du réseau routier a un avantage important: l’infrastructure est déjà existante, ce qui signifie qu'elle donne des résultats immédiatement. Le développement d'un système de transport souterrain demande un énorme investissement initial et les résultats ne sont visibles qu’après quelques décennies. C’est un investissement à long terme, et l'homme (en particulier les hommes politiques) préfère toujours le court terme…