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6 mars 2019

Qu'est-ce qu'un inhibiteur de corrosion ?

inhibiteur de corrosion boues tartre circuit chauffage

Sur vos devis d'installation ou de remplacement de chaudière ou de pompe à chaleur, dans le cadre d'un nettoyage de plancher chauffant, etc… vous pouvez voir apparaître la fourniture et l'injection dans le circuit de chauffage d'un produit chimique appelé « inhibiteur de corrosion » proposé par des installateurs sérieux.

Pour rappel, les moyens de lutte contre la corrosion peuvent se présenter sous diverses formes :
  • l'isolation physique par des revêtements, métallique (ex. acier galvanisé), le plus souvent organique (ex. peinture), voire minéral (fonte revêtue de mortier de ciment)
  • le maintien des caractéristiques chimiques de l'eau dans un état réduisant au maximum les vitesses de corrosion ;
  • l'application de potentiels électrochimiques, soit à partir d'un matériau sacrificiel (anode magnésium), soit à partir de sources extérieures (protection cathodique) ;
  • ou enfin l'ajout d'inhibiteurs de corrosion dans l'eau.
Les inhibiteurs de corrosion sont ainsi des produits chimiques, généralement sans danger, qui, ajoutés à l'eau du chauffage par exemple, vont réduire la vitesse de corrosion des matériaux véhiculant ou recevant ce fluide (ex. des radiateurs).

Cependant, l'efficacité de la plupart des inhibiteurs de corrosion est considérablement influencée par les caractéristiques chimiques de l'eau (voir « importance de la qualité de l'eau de chauffage ») et les conditions physiques comme la température et la vitesse d'écoulement.

On trouve sur le marché des inhibiteurs anodiques, cathodiques, « filmants » et absorbeurs d'oxygène suivant leur mode d'action.

Inhibiteur anodique

Les inhibiteurs anodiques forment un film protecteur sur les surfaces anodiques en bloquant la réaction électrochimique de dissolution du métal :

Fe → Fe2+ + 2e-

Les inhibiteurs anodiques du fer sont classés en produits « oxydants » et « non oxydants » suivant leur capacité à accélérer ou non la réaction d'oxydation du fer ferreux en fer ferrique :

Fe2+ → Fe3+ + e-

La formation rapide de Fe3+ est essentielle à la formation de couches de passivation anodique stables. L'efficacité des inhibiteurs anodiques oxydants est indépendante de la concentration en oxygène dissous de l'eau à la surface, alors que les inhibiteurs anodiques non oxydants ont besoin d'une concentration correcte en oxygène. Si la vitesse de réaction est suffisamment rapide, l'inhibition anodique est produite par la formation d'une couche efficace de Lépidocrocite (γ-FeOOH).

Les inhibiteurs non oxydants agissent conjointement avec l'oxygène en catalysant l'oxydation de Fe2+ par l'oxygène, ou en améliorant l'imperméabilité physique de la couche de Lépidocrocite, ou par les deux processus.

Inhibiteur cathodique

La réduction cathodique de l'oxygène entraîne la production d'ions hydroxydes (OH–). Les inhibiteurs cathodiques sont solubles au pH moyen de l'eau, mais ils forment une couche protectrice sur les surfaces cathodiques en produisant un composé insoluble à pH élevé et non conducteur électriquement. Les inhibiteurs cathodiques sont en général utilisés pour renforcer l'action d'autres types d'inhibiteurs.

Inhibiteur mixte anodique/cathodique

Les formulations commerciales utilisées en traitement d'eau comprennent à la fois des inhibiteurs anodi­ques et cathodiques, ceci pour deux raisons :
  • l'association des deux types réduit le dosage global nécessaire par rapport à l'emploi d'un seul inhibiteur ;
  • les circuits traités uniquement avec des inhibiteurs anodiques sont sensibles à une corrosion par piqûres si le traitement est interrompu, sous-dosé ou incorrect de manière générale.
Cet emploi mixte a été établi dans les années 1950 lorsque l'utilisation de formulations zinc-chromates a commencé à se répandre. Le zinc est un inhibiteur purement cathodique tandis que les chromates fonctionnent comme un inhibiteur anodique. Lorsque les chromates étaient employés seuls, il fallait des doses importante d'ion chromate pour assurer une bonne inhibition de l'acier. L'emploi de zinc (Zn2+) en association avec des chromates permet d'appliquer des doses de chromate 20x moindre

Absorbeurs d'oxygène

Les inhibiteurs anodiques et cathodiques décrits ci-dessus agissent bien en présence de concentrations d'oxygène dissous résultant du contact normal de l'air et de l'eau. Dans des systèmes à haute température ou hermétiquement fermés, comme les circuits de chaudières ou de chauffage central domestique, l'efficacité passe par la réduction de l'oxygène dissous de l'eau à de très faibles valeurs. Les produits chimiques utilisés à cette fin sont habituellement des agents réducteurs appelés « absorbeurs d'oxygène ».

Outre leur rôle dans la réduction des concentrations d'oxygène, certains absorbeurs d'oxygène favorisent la formation d'un film protecteur de magnétite. L'hydrazine et la carbohydrazine par exemple, favorisent la passivation par production de peroxyde d'hydrogène.

Inhibiteur organique

L'action de ces inhibiteurs est liée à la constitution d'un film mono-moléculaire entre le métal et l'eau. Ces produits sont souvent des agents tensioactifs « filmants » avec des groupements hydrophobe et hydrophile. L'extrémité hydrophile se fixe sur la surface du métal tandis que l'extrémité hydrophobe forme une barrière entre l'eau et la surface du métal.

Les amines filmantes sont couramment utilisées comme inhibiteurs de corrosion dans les circuits de condensats de vapeur. Ces amines grasses comportent 4 à 18 atomes de carbone, s'orientent parallèlement les unes aux autres et, perpendiculairement aux parois, constituent un film continu et imperméable.

Protection des métaux non ferreux : cuivre et aluminium

Un grand nombre de circuits contiennent du cuivre ou des alliages cuivreux. Or le cuivre est plus noble que le fer. Dans une eau pure, le cuivre se trouve dans un état d'immunité. En pratique, les alliages cuivreux sont prédisposés à la corrosion en raison de la présence d'agents oxydants forts tels que le chlore élémentaire ou de polluants agressifs comme l'ammoniaque.

La corrosion des alliages cuivreux est préjudiciable non seulement à cause des dégradations qu'elle provoque sur les éléments affectés, mais aussi en raison des effets du cuivre dissous (Cu2+) dans l'eau. Ce cuivre peut être réduit en Cu métallique sur les surfaces d'autres métaux ferreux, induisant des conditions favorables à la corrosion galvanique.

Les inhibiteurs les plus largement employés pour les alliages cuivreux sont les dérivés azolés.

L'aluminium est particulièrement sensible à la corrosion électrolytique. Les inhibiteurs les plus courants sont les silicates, les phosphates, les organo-azolés et les molybdates.

En pratique

L'inhibition de la corrosion n'est qu'un des aspects du traitement d'eau dans un circuit de chauffage. Il convient aussi de lutter contre l'entartrage et à la prévention des développements microbiologiques. Ainsi l'emploi d'inhibiteurs de corrosion doit être compatible avec tous les autres traitements de l'eau, les caractéristiques du circuit et ses paramètres de fonctionnement.

Sur le marché résidentiel, on retrouve généralement les 3 produits professionnels suivants (sachant que nous vous déconseillons vivement l'emploi de produits « exotiques » de GSB notamment 2 en 1, à savoir désembouant + inhibiteur !) :

Sentinel X100 Inhibiteur : composé d'un mélange unique d'inhibiteurs de corrosion spécifiques et très puissants, qui ciblent chacun une famille de métaux pour une protection inégalée des installations multi-métaux ; formulation qui offre une protection contre la corrosion, le calcaire, les bruits de chaudières et la formation d'hydrogène dans les radiateurs, chaudières, planchers chauffants, échangeurs …


Fernox Protector F1 : garantit une protection durable des installations de chauffage central domestiques contre la corrosion interne et la formation de tartre ; empêche la corrosion de tous les métaux présents dans ces installations, c'est-à-dire les métaux ferreux, le cuivre et les alliages de cuivre, ainsi que l'aluminium.


BWT Solutech Protection Intégrale : produit préventif complet contre le tartre, la corrosion, les boues et les dépôts organiques (algues et bactéries) avec un agent « antifouling » inclus ; compatible tous matériaux aluminium inclus.

expérience protection inhibiteur de corrosion Intérêt d'un inhibiteur de corrosion : à gauche, du cuivre, de l'acier, de l'inox et un peu d'alu dans 15cl d'eau du robinet non traitée ; à droite, mêmes matériaux dans 15cl d'eau traitée avec l'inhibiteur Sentinel X100 à 1% (source : www.chauffage-vincent.fr).

Intérêt d'un inhibiteur de corrosion : les deux éprouvettes fermées contient chacune un clou en acier ; toutes deux sont remplies d'eau, mais une seule contient l'additif inhibiteur de corrosion X100 de Sentinel ; l'une des deux éprouvettes conserve une eau limpide, tandis que l'autre est le siège de fines particules de rouilles en suspension dans l'eau. (source : Sentinel).


L'efficacité ou la « durée de vie » d'un inhibiteur de qualité professionnelle est généralement d'environ 5 ans en considérant des appoints inférieurs à 10% du volume total du circuit.

Pour un résultat optimal de l'inhibiteur, les installations doivent être « propre », c'est-à-dire nettoyées / désembouées et rincées.

Enfin, l'injection d'un inhibiteur de corrosion ne dispense pas de la pose d'un désemboueur magnétique sur une installation.
3 mars 2019

Importance de qualité de l'eau pour vos installations et équipements chauffage / sanitaire



De nombreux utilisateurs reportent souvent être confrontés à des problématiques de tartre, de fuites, de corrosion, d'embouage ... sur leurs réseaux de chauffage ou d'eau chaude sanitaire, sans en connaitre vraiment les causes et accusant alors souvent à tort le matériel ou son fabricant. Or traiter l'eau des réseaux de chauffage ou d'eau chaude sanitaire est devenue une nécessité (voir une obligation en termes de garantie), pour prolonger notamment la durée de vie des installations de chauffage ou de production d'eau chaude, réduire les coûts de maintenance, et pour tout simplement optimiser les performances énergétiques des générateurs en maintenant leurs rendements.

Sachant que les évolutions technologiques :
  • matériaux plus fins
  • sections de passage restreintes : réduction des volumes d'eau, sections de tuyauterie plus faibles, corps de chauffe plus compacts, radiateurs de faible contenance, planchers chauffants, micro-échangeurs …
  • nouveaux matériaux : tuyauterie en PER
  • alliages innovants : inox, aluminium silicium ; circuits multi-matériaux …
  • écarts de température importants (basse température, condensation, solaire …)
bien qu'elles aient permis de réduire significativement la consommation énergétique, de simplifier les installation et d'augmenter fortement le confort (notamment d'eau chaude sanitaire), amènent néanmoins de nouvelles contraintes notamment d'entretien.

Il est ainsi important que le professionnel du chauffage assure une qualité de l'eau circulant dans l'installation afin de maîtriser les problèmes d'entartrage, de corrosion et d'encrassement et explique à son client toute l'importance d'un suivi régulier de cette qualité. Car le traitement se fait, soit de façon préventive au moment de la mise en service des équipements, mais aussi de façon curative, par exemple lors d'une opération d'entretien ou de dépannage, et ce tout au long de la vie de l'installation.

En outre, il existe tout un ensemble d'exigences, de textes de référence ou de normes précisant ces aspects et qui doivent donc être respectées :
  • Cahier du CSTB n°3114 : pour préserver l'installation et lui conserver son rendement, il est fortement recommandé de prévoir, au dosage préconisé par le fournisseur, un produit inhibiteur de corrosion et d'entartrage, qui tienne compte de tous les métaux et matériaux constituants l'installation.
  • Circulaire du 2 mars 1987 qui complète celle du 2 juillet 1985 : rappelle la liste des additifs pouvant être introduits dans les circuits de chauffage utilisés dans les traitements thermiques des eaux destinées à la consommation humaine pour les échangeurs à simple échange.
  • DTU 60.1 : Plomberie sanitaire pour bâtiments à usage d'habitation.
  • Article 16.9 du RSD (Règlement sanitaire départemental) repris par la circulaire du 26 avril 1982.
  • Code de la santé publique - Titre II : Sécurité sanitaire des eaux et des aliments - Chapitre 1er : Eaux potables - Sous section 3 : Installations de production, de distribution et de conditionnement d'eau, partage des responsabilités et règles d'hygiène.
  • NF EN 14336 : point 5.5 : les circuits doivent être nettoyés et rincés ; le nettoyage peut comprendre un nettoyage chimique.
Alors nous vous proposons de découvrir et de comprendre dans cet article :
  • Pourquoi il faut traiter l'eau du réseau de chauffage ?
  • Quelles sont les principales causes de dégradation du réseau ?
  • Comment traiter son installation de chauffage ?
  • Quelles sont les recommandations ?

Pourquoi traiter l'eau des réseaux de chauffage

Qu'ils soient pour la production du chauffage ou celle de l'eau chaude sanitaire, tous les réseaux et tous les organes de chauffage ou d'eau chaude sanitaire sont concernés par le traitement de l'eau, que les installations soient neuves ou anciennes. Car dès lors qu'un réseau de chauffage ou d'eau chaude sanitaire est mis en eau, il se produit une série de réactions physico-chimiques qui risquent de venir dégrader l'unité de production de chaleur, le réseau et les émetteurs au cours du temps.

Les principales causes de dégradation d'une installation de chauffage ou de production d'eau chaude sanitaire sont :
  • l'entartrage,
  • la corrosion,
  • les boues,
  • les bactéries et les micro-organismes.
Deux paramètres principaux permettent d'apprécier la qualité de l'eau : le pH et le TH.

Le pH ou potentiel hydrogène

Il indique la concentration des ions hydrogène présents dans l'eau, c'est-à-dire si une eau est plutôt acide ou basique. Il permet d'évaluer le caractère agressif ou incrustant d'une eau.

Le pH se mesure sur une échelle allant de 0 à 14 :


Mesure du pH Qualité de l'eau Conséquences
pH de 0 à 7 Eau acide Favorise la corrosion
pH de 7 Eau neutre -
pH de 7 à 14 Eau basique ou alcaline Favorise l'apparition du tartre

Le TH ou titre hydrotimétrique

Il représente la somme des concentrations en ion calcium et magnésium. Il s'exprime en « degré français » ou °f. Cette mesure indique donc le risque de dépôt de tartre.

Aujourd'hui la dureté de l'eau ne fait pas l'objet d'une norme mais la recommandation des fabricants notamment de chaudière se situe entre 10 et 15°f (voir « Calcaire : toutes les chaudières sont sensibles ! »).

TH Qualité de l'eau Conséquences
de 0 à 5°f eau très douce eau corrosive favorisant les fuites
de 5 à 10°f eau douce
de 10 à 15°f eau légèrement calcaire eau équilibrée
de 15 à 25°f eau dure eau favorisant la formation de tartre
de 25 à 50+°f eau très dure

En savoir + : comment déterminer la dureté de son eau ?

Les principales causes de dégradation du réseau

L'entartrage

entartrage tuyauterie
Le calcaire, très présent à l'état naturel en France, au contact avec du dioxyde de carbone et de l'eau, se transforme et se dissout. De ce fait, lorsqu'une installation de chauffage est alimentée directement en eau du réseau, une quantité de calcaire non négligeable est introduite dans le réseau.

Lorsque l'eau est chauffée, le calcaire se dépose dans les canalisations et les interstices de certaines organes des équipements, occasionnant des dépôts sur des points singuliers de l'installation de chauffage. Ce phénomène peut provoquer les conséquences suivantes :
  • réduction du diamètre des canalisations : augmentation des pertes de charges sur le réseau et de la consommation électrique du circulateur.
  • diminution de l'échange thermique : diminution de l'efficacité globale de l'installation et augmentation de la consommation énergétique (0,1 mm de calcaire équivaut à une perte d'environ 5% à 7% de l'efficacité de l'échange thermique).
  • engorgement complet de l'installation (dans le pire des cas) : interruptions, voire arrêt des générateurs de chaleur.
  • détérioration rapide des anodes magnésium : directement liée à la conductivité de l'eau, plus l'eau est conductrice donc chargée électriquement, plus l'anode se consumera rapidement.

La corrosion

corrosion tuyauterie
Il existe plusieurs types de corrosion :
  • la corrosion par oxydation : l'eau à l'état naturel contient du dioxygène dissous. Il se passe une réaction d'oxydo-réduction au cours de laquelle l'oxygène dissous dans l'eau va oxyder les composants métalliques de l'installation et ainsi produire des oxydes métalliques. La quantité d'oxydes métalliques produits est fonction de la quantité d'oxygène dissous et du temps d'exposition.
  • la corrosion galvanique : cette forme apparaît au contact de deux métaux de nature différente. Chaque métal possède un potentiel électrochimique qui lui est propre. Ces potentiels peuvent être classés sur une échelle, du moins électronégatif au plus électropositif. Les métaux les plus électronégatifs se consomment au profit des métaux les plus électropositifs (le métal le plus noble attaque le métal le moins noble). Une échelle de noblesse des métaux (ci-dessous), dite échelle galvanique, a ainsi été établie.

La corrosion occasionne l'apparition d'oxydes ferreux. Les oxydes ferreux peuvent également provenir des soudures, des bactéries, de l'existence de dépôts, ou bien des phénomènes d'abrasion.

Ce phénomène peut entraîner :
  • des éraflures à la surface d'un métal : ruptures des canalisations pouvant provoquer des inondations
  • l'augmentation des consommations d'énergie : augmentation des pertes de charges sur l'installation, différences de température...

L'embouage

embouage réseau chauffage

Les boues

L'eau de chauffage chargée en calcaire et en oxydes ferreux prend alors une couleur brune, voire noire ressemblant à de la boue. Les oxydes ferreux proviennent tout simplement de la corrosion des radiateurs en acier, des générateurs de chaleur quand son primaire ou son corps de chauffe est en acier et de tous les accessoires et parties de l'installation composées d'acier (ex. serpentin d'un préparateur ECS). Ce phénomène est acide et occasionne :
  • la dégradation encore plus rapide de l'acier par corrosion (effet « boule de neige » !) : génère des gaz qui stagnent dans les parties hautes de l'installation et en particulier en haut des radiateurs.
  • effet sur les circulateurs : réduction du débit.
  • diminution de l'échange thermique : augmentation de la consommation énergétique.

Les micro-organismes (bactéries)

Le développement de bactéries est très présent dans les réseaux à basse température (plancher chauffant). Les principales raisons de ce développement sont :
  • la basse température : création de biofilm favorisé par l'emploi de matériaux de synthèse
  • l'absence de nettoyage de l'installation avant la mise en service : présence d'huile, de flux de soudures, de sable…
Ces bactéries peuvent :
  • entraîner des modifications importantes d'écoulement, voire le bouchage des conduites
  • être à l'origine de la formation de gaz (méthane)

Récapitulatif des risques sur une installation non entretenue

risque installation chauffage non entretenue qualite eau
  1. grippage des vannes de radiateur, mauvais passage de l'eau
  2. zone froide sur les radiateurs
  3. zone froide sur les radiateurs, accélération de la corrosion
  4. oxydation des soudures (risque de fuites)
  5. obstruction des tubes, des tuyauteries
  6. obstruction des corps de chauffe, échangeurs à plaques, ...
  7. blocage ou réduction du débit des pompes/circulateurs

Comment traiter son installation

Nettoyage de l'installation

nettoyage installation chauffage

Sur une installation neuve, le réseau devra au préalable être nettoyé. Il faut effectuer un rinçage méticuleux de l'installation afin d'évacuer les dépôts (décapants, copeaux, oxydes de soudure …) issus de sa création.

Sur une installation existante, pour obtenir un résultat optimal, celle-ci doit être nettoyée (désembouée) dans son intégralité, à l'aide d'un produit désembouant en respectant les préconisations du fabricant pour sa mise en oeuvre.

En savoir + : le désembouage d'une installation de chauffage

Protection de l'installation

Pour qu'un traitement de protection fonctionne pleinement, il est nécessaire d'appliquer un produit inhibiteur dans un réseau propre. Le produit inhibiteur de corrosion et d'entartrage doit tenir compte de tous les métaux et matériaux constituant l'installation. Le produit inhibiteur dépend de la nature de l'installation et sera défini selon le cas à traiter. Dans le cas où un antigel est nécessaire les mêmes précautions sont à prendre.

Pour éviter les problèmes d'entartrage dans les réseaux sanitaires, il est recommandé de mettre des appareils anti-tartre/anticalcaire à l'entrée des circuits (adoucisseur, procédés par dissolution polyphosphates, procédés physiques ...) adaptés/efficace avec la dureté de son eau.

Suite à des problèmes, afin d'éviter une récidive il faut impérativement :
  • reprendre les non-conformités éventuelles du réseau
  • mettre en place les traitements de l'eau préventifs adaptés
  • surveiller les appoints d'eau irréguliers ou les apports d'oxygènes à cause par exemple de tubes PER sans BAO (Barrière Anti-Oxygène).

Contrôle

Il est nécessaire d'effectuer un contrôle initial après traitement et annuellement (ou plus suivant les cas) par exemple lors de la visite de maintenance.

Les contrôles peuvent être dans un premier temps visuels (ex. couleur/aspect de l'eau de chauffage), et aussi utiliser des outils dédiés : réactif par colorimétrie (bandelettes pH, test goutte à goutte TH), pH-mètre, ... En fonction des résultats, il convient de faire un appoint au besoin.

Analyses

analyse eau de chauffage

Les analyses permettent de réaliser une photo à instant T de la qualité de l'eau du réseau. A l'issue du nettoyage de l'installation il est conseillé de réaliser une analyse validant la qualité du traitement. Si le traitement est conforme au référentiel du fabricant le rapport d'analyse le mentionnera. Il ne reste plus qu'à maintenir une concentration au seuil recommandé en réalisant régulièrement une analyse qui vérifiera la maîtrise des paramètres. Il existe pour cela des kits d'analyses tout prêts qu'il suffit de retourner à un laboratoire.

Les recommandations

La qualité de l'eau utilisée dans l'installation influence donc directement le bon fonctionnement du système de chauffage thermique. En cas de défaillance ou détérioration d'un appareil imputable à une qualité de l'eau inadéquate, le bénéfice de la « Garantie Constructeur » offerte à l'utilisateur du produit concerné sera bien souvent exclu par le fabricant.

Ainsi les fabricants de matériels de chauffage définissent les caractéristiques à respecter en ce qui concerne l'eau du circuit de chauffage selon les matériaux utilisés dans leurs appareils. Il convient de respecter impérativement ces préconisations. Ci-dessous quelques exemples de recommandations (il convient de toujours se référer aux exigences propres de chaque fabricants) suivants les matériels en place.

Chaudière : corps de chauffe en acier inoxydable ou cuivre

Caractéristiques Critères acceptables
pH inox : pH > 8.5
cuivre : 6.5 < pH < 9.5
TH de l'eau de remplissage < 20°f
Conductivité si traitement (µS/cm) < 1000µS/cm à 25°C
Sur une période de 5 ans, métaux dissous :
Aluminium
< 3mg/l
Cuivre
< 3mg/l
Fer
< 30mg/l
Chlorures
< 50mg/l

Le traitement utilisé doit permettre soit de respecter les valeurs ci-dessus, soit de respecter strictement les valeurs ou référentiels définis par le fabricant du traitement auprès des organismes de contrôles.

Les inhibiteurs doivent être compatibles avec les matériaux utilisés dans l'installation. L'ajout d'additifs à l'eau de chauffage pouvant entraîner des dommages matériels, il convient de respecter impérativement la notice du fabricant de l'additif. Le fabricant déclinera toute responsabilité en cas d'incompatibilité et d'inefficacité des additifs utilisés dans le système de chauffage.

Il convient de prendre toutes les précautions pour éviter l'introduction et la formation d'oxygène dans l'eau de l'installation en vérifiant le bon dimensionnement du vase d'expansion, de la ou des soupapes de sécurité, de la qualité des tuyauteries synthétiques (PER) ...

Pour les installation utilisant un produit antigel, il convient de s'assurer de sa compatibilité avec le matériau constituant le corps de chauffe et avec les autres composants de l'installation, et de le renouveler régulièrement au risque qu'il devienne agressif pour l'installation (voir ci-après).

Il convient de limiter au maximum les appoints d'eau sur l'installation pour éviter de diluer le produit de protection et d'apporter continuellement de l'oxygène. Si les appoints sont trop réguliers, il convient d'en chercher la cause (fuite, soupape défectueuse, vase d'expansion inefficace, ...).

Enfin, quel que soit le type d'installation, la pose d'un filtre désemboueur à barreau magnétique approprié sur le circuit retour de l'installation et son entretien est recommandée et permettra d'éviter le dépôt des matières en suspension dans le corps de chauffe du générateur.

Chaudière / Radiateur : corps de chauffe en aluminium

Il convient de respecter une valeur de pH  : 3.5 < ph < 8.5

PAC et CESI avec fluide caloporteur au glycol

Ces systèmes impliquent une vidange systématique :
  • tous les 5 ans selon la qualité du glycol mesurée (PAC et CESI auto-vidangeable)
  • tous les 3 ans selon la qualité du glycol mesurée (CESI sous pression)
Le seul contrôle à effectuer annuellement ou lors d'une opération de maintenance sera celui du taux de glycol (opacité au réfractomètre optique), afin de protéger efficacement les circuits contre les basses températures. Il faut adapter le taux de protection en fonction de la température de la région où l'on se trouve (température minimum régional).

Une trop forte concentration de liquide antigel entraîne :
  • une augmentation des pertes de charges
  • une diminution des échanges thermiques
Dans ce cas là, les incidences rencontrées sont notamment :
  • une baisse de la puissance de la PAC
  • une diminution du COP
  • une réduction de la durée de vie des équipements tels que les circulateurs
Une concentration de liquide antigel trop faible peut entraîner des dommages par corrosion ou des dégâts provoqués par le gel.

Cuve/ballon de stockage sanitaire avec anode magnésium

La plupart des ballons avec une cuve en acier émaillé ont cette dernière protégée par une anode sacrificielle en magnésium. Cette anode en magnésium permet de protéger de la corrosion la couche émaillée de la cuve du préparateur d'eau chaude sanitaire. La consommation en magnésium de l'anode est directement liée à la dureté de l'eau (TH). Plus une eau est calcaire plus elle est conductrice de courant, donc plus l'anode est consommée rapidement.

Il est important de procéder au contrôle régulier de l'anode d'un ballon lors par exemple de son entretien annuel et éventuellement de la remplacer. Lorsque celle-ci a un diamètre inférieur à 15mm, ou si une partie de la tige est à nue (même courte < 2 cm), l'anode doit être impérativement remplacée. Il est aussi possible de contrôler le courant de protection de l'anode au magnésium avec un contrôleur d'anode : si l'intensité du courant est >0,3mA, l'anode est opérationnelle ; si l'intensité du courant est <0,3mA, voire nulle, il faut soumettre l'anode à un contrôle visuel et la remplacer au besoin.

Récapitulatif

Chaudières / Chauffe-eau / Chauffe-bain

Opération à effectuer Principe et réalisation Mise en oeuvre Fréquence/Quand
Nettoyage du réseau sur une installation neuve :
- rincer l'installation afin d'évacuer les dépôts
sur une installation existante :
- désembouer le circuit de chauffage
- rincer l'installation jusqu'à l'obtention d'une eau claire (il est impératif d'effectuer un rinçage émetteur par émetteur)
désembouage selon différentes méthodes :
- chimique : injection de produits chimiques spécifiques dans l'eau du circuit
- mécanique : utilisation de l'eau à haut débit ou un mélange air-eau à haute pression
- écologique : installation d'un appareil spécifique en permanence sur le circuit
• avant la mise en eau pour une installation neuve ou lors d'un remplacement sur une installation existante
• désembouage chimique :
. tous les 5 ans (ou moins) pour les planchers chauffant
. tous les 7 ans (ou moins) pour les radiateurs
- désembouage mécanique selon le réseau :
▫ PER : de 5 ans (ou moins) à maximum 10 ans
▫ cuivre/acier, fonte/acier et aluminium : en moyenne 10 ans.
Traitement préventif de protection du réseau sanitaire mise en place d'appareils antitartre à l'entrée des circuits sanitaires (recommandé) - adoucisseur (faire attention à la qualité de l'eau afin d'éviter la corrosion)
- filtres mécaniques ou fixes à médias actifs
- procédés par dissolution de polyphosphates
- procédés physiques
- adoucisseur : tous les ans
- filtres mécaniques ou fixes à médias actifs : selon les préconisations du fabricant
- procédés par dissolution de polyphosphates : selon les préconisations du fabricant
- procédés physiques : tous les ans
Traitement curatif de protection du réseau de chauffage appliquer un produit de protection dans le réseau propre (prendre en compte tous les métaux de matériaux constituant l'installation) produit inhibiteur de corrosion et d'entartrage • après un contrôle
• après une analyse
Contrôle et analyse du traitement de protection du réseau de chauffage • mesurer la concentration du produit de protection dans le réseau
• valider le traitement mis en place
- bandelettes
- pH-mètre
- test goutte à goutte (TH)
- kit de test
- kit d'analyse
• après chaque traitement
• annuellement lors de la visite de maintenance

Pompes à chaleur

Opération à effectuer Principe et réalisation Mise en oeuvre Fréquence/Quand
Nettoyage du réseau • sur une installation neuve : rincer la partie glycolée de l'installation afin d'évacuer les dépôts et impuretés.
• sur une installation existante :
- désembouer la partie glycolée du circuit
- rincer la partie glycolée de l'installation jusqu'à l'obtention d'une eau claire
- désembouage chimique : injection de produits chimiques spécifiques dans le circuit glycolé
- désembouage mécanique : utilisation de l'eau à haut débit ou un mélange air-eau à haute pression
• avant la mise en eau pour une installation neuve
• lors d'un remplacement sur une installation existante
Contrôle du traitement de protection du réseau mesurer la concentration du produit de protection antigel dans le réseau • pH-mètre
• réfractomètre ou contrôleur de protection contre le gel
• après chaque traitement
• annuellement lors de la visite de maintenance

Systèmes solaires thermiques

Opération à effectuer Principe et réalisation Mise en oeuvre Fréquence/Quand
Nettoyage du réseau thermique solaire • sur une installation neuve (sauf CESI auto-vidangeable car le glycol est déjà pré-chargé) :
- rincer la partie glycolée de l'installation afin d'évacuer les dépôts
• sur une installation existante :
- désembouer la partie glycolée du circuit
- rincer la partie glycolée de l'installation jusqu'à l'obtention d'une eau claire
- désembouage chimique : injection de produits chimiques spécifiques dans le circuit glycolé
- désembouage mécanique : utilisation de l'eau à haut débit ou un mélange air-eau à haute pression
• avant la mise en eau pour une installation neuve
• lors d'un remplacement sur une installation existante
Contrôle du circuit glycolé mesurer la concentration du produit de protection antigel dans le réseau • pH-mètre
• réfractomètre ou contrôleur de protection contre le gel
• après chaque ajout de glycol
• annuellement lors de la visite de maintenance

Ballon / Cuves de stockage

Opération à effectuer Principe et réalisation Mise en oeuvre Fréquence/Quand
Contrôle de l'anode magnésium niveau de dégradation de l'anode de protection de la cuve visuel ou contrôleur d'anode • après chaque intervention sur le ballon nécessitant une vidange de ce dernier
• annuellement lors de la visite de maintenance
Groupe de sécurité lorsque le système est équipé s'assurer que le groupe de sécurité soit fonctionnel et ne soit pas obstrué par du tartre ouverture manuelle du groupe de sécurité • après chaque intervention
• annuellement lors de la visite de maintenance

16 juillet 2018

Sentinel Eliminator Vortex300 : nouvelle solution de filtration magnétique puissante et compacte !

Sentinel Eliminator Vortex300
Avec son filtre Sentinel Eliminator lancée en 2014, Sentinel apportait déjà une réponse haute technologie et ultra-performante pour garantir l'élimination de tous les débris dans une installation de chauffage. Fin 2017, Sentinel lançait sur le marché français l'Eliminator Vortex500, spécialement dévolu aux installations de taille moyenne comme pour le collectif. Cette année, une déclinaison de ce dernier, l'Eliminator Vortex300, est lancée, une filtration magnétique puissante et surtout particulièrement compacte, qui sera très appréciée sur les chantiers aux configurations exiguës, de plus en plus nombreuses, avec la généralisation des chaudières murales haut rendement ou à condensation. Il capture à la fois les débris magnétiques et non magnétiques nocifs pour l'installation.

Pour rappel, les débris en suspension (magnétiques et non magnétiques) présents dans les circuits de chauffage s'avèrent particulièrement néfastes au bon fonctionnement d'une installation de chauffage central. En effet, ils sont à l'origine de la constitution de boues générant des pertes de rendement en matière de chauffage, mais aussi des défaillances prématurées ou encore de pannes des équipements de chauffage, voir jusqu'à des colmatages irrémédiables des tuyauteries.


A l'instant de son grand frère l'Eliminator, le Sentinel Vortex300 est un filtre compact (dimensions : hauteur 205 mm x largeur 76 mm) adapté pour sa part aux débits importants (jusqu'à 50 litres/minute), s'installant simplement sur une installation neuve ou existante, et ce quelle que soit l'orientation de la tuyauterie grâce à son raccord en T orientable à 360° équipé de vannes (22 mm ou 3/4'') en laiton de haute qualité. A l'instar de la gamme Sentinel Eliminator, l'Eliminator Vortex300, fabriqué dans des matériaux robustes issus de l'industrie automobile, associe une filtration magnétique puissante à la technologie VortexCore afin de garantir une captation/rétention totale de tous les débris. Les doubles joints sont testés sous pression pour chaque filtre permettant à Sentinel d'appliquer une garanti 10 ans !

sentinel eliminator vortex coupe

VortexCore intervient ainsi sur la vitesse de l'eau en circulation en favorisant une durée de contact optimale entre les débris et les puissants aimants (champ de 9.000 gauss) pour maximiser la séparation et la capture des débris. Sentinel confirme d'ailleurs à ce titre que le filtre Eliminator Vortex300, équipé de double joints, capture plus de débris que d'autres filtres compacts du marché. Autre atout, avec Eliminator Vortex300, il n'y a pas lieu de craindre à un risque de blocage du filtre, car même lorsque le réservoir (300 ml) est plein, la circulation est maintenue. Son nettoyage ou sa maintenance restent toujours aussi simple : l'utilisateur peut, sans outil, ouvrir et visualiser les débris capturés dans le réservoir grâce à une bague amovible, ou retirer l'aimant et lancer une chasse via la vanne de vidange sécurisée.

29 janvier 2017

Comment protéger la carte électronique de sa chaudière ou de tout générateur de chauffage ?

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En parcourant notamment les forums, nombreux sont les utilisateurs à se plaindre du remplacement fréquent de la carte électronique de leur chaudière, « accusant » immédiatement le fabricant de tous les maux. Quand on sait qu'une carte électronique coûte généralement dans les 300-400 euros HT, on peut le comprendre.

Mais si une carte électronique peut effectivement « lâcher », notamment dans les premiers mois de vie de l'installation, lorsque l'on commence à avoir régulièrement cette panne, il convient de se poser les bonnes questions !

Quelles sont les causes ?

Pour notre part, nous nous rendons compte en maintenance chaudière qu'il y a effectivement un risque dans les premiers mois après la mise en service. C'est d'ailleurs pour cette raison que nous avons choisi de garantir 4 ans toutes pièces (hors choc électrique avéré) les produits que nous posons/entretenons, inclus donc aussi leur électronique. Ainsi, le client est protégé d'éventuelles dépenses et peut-être un peu plus serein. Car c'est effectivement soit dans les premiers jours (si ce n'est même au déballage - DOA : Dead On Arrival !) ou dans les 3-4 ans que les cartes lâchent ...

Donc une carte électronique qui lâche, pourquoi pas ! Deux, il y a fort à parier que vous en aurez certainement une 3ème dans pas longtemps !

Car même si assez souvent, le fameux diagnostic de la carte grillée est donné soit par l'incompétence de la société de maintenance (le niveau de formation n'étant pas forcément tiré par le haut), ou soit d'une volonté de sa part faire de la marge sur votre dos et vendre de la pièce (notamment quand on sait que sur 5 cartes soi-disant HS qui partent chez le fabricant, 3 à  4 sont en réalité OK et retournent sur le marché de la pièce détachée !), il s'agit aussi fréquemment tout simplement d'un « problème » sur son installation électrique, même si cela n'est pas toujours facile à entendre …

Car c'est bien tout le « problème » aujourd'hui de l'électronique embarquée dans tous les appareils, que ce soit des chaudières ou tout autre équipement, et ce aussi quelques soient les marques. Ces petits « cerveaux », surtout dans leurs premiers instants de vie, sont en effet très sensibles à la qualité du courant. Et quoi qu'on puisse en penser, très souvent, celle-ci n'est vraiment pas terrible dans nos habitations, même sur des installations neuves ! On ne s'en rend bien sûr pas compte au quotidien, mais si réellement on la surveillait en continu avec des appareils de mesure, on serait vraiment surpris. Et encore pire lors d'orages. C'est d'ailleurs assez flagrant avec tous les SMS que l'on peut recevoir aujourd'hui (principe de précaution) de son fournisseur d'accès internet nous invitant à couper sa box à l'approche d'une zone orageuse : à quand un message de son chauffagiste nous invitant à couper sa chaudière. Nul doute que la recommandation ne sera pas vraiment suivie pour se retrouver sans eau chaude ou chauffage 😏

Or les cartes électroniques des chaudières sont aujourd'hui toutes aussi sensibles que celles présentes dans une box internet, une télévision etc... A chaque épisode orageux, vous avez effectivement un risque (nous disons bien dit « risque ») qu'un appareil raccordé au réseau électrique chez vous, la chaudière en faisant partie, « grille » avec plus ou moins de gravité. Les violents impacts de foudre mettent en effet à mal les électroniques des équipements (et ce même si le compteur ne disjoncte pas forcément ou que l'équipement ne tombe pas immédiatement en panne) par des variations importantes de la tension, vieillissant prématurément les composants électroniques. Ces variations sont issues des fameux « LEMP - Lightning Electromagnetic Pulse », des surtensions liées à des facteurs atmosphériques comme l'impact direct de la foudre ou à proximité immédiate, ou des champs induits de chocs électromagnétiques.

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Lors de l'impact direct ou à proximité immédiate d'un éclair, les surtensions sont générées par une chute de tension au niveau de la résistance de terre et par l'augmentation de potentiel résultante du bâtiment par rapport à son environnement éloigné. Cette situation soumet les installations des bâtiments à de fortes contraintes. Outre la chute de tension au niveau de la résistance de terre, sont également générées des surtensions qui se propagent dans les installations électriques d'un bâtiment (ex. alimentation basse tension, lignes/câblages de télécommunication ou de commande) et dans les systèmes et appareils associés du fait de l'effet d'induction du champ de choc électromagnétique.

Les installations électriques en tant que telles peuvent aussi générer des perturbations néfastes à une chaudière. Si vous avez fréquemment des problèmes sur vos équipements, sans forcément qu'il y ait des événements climatiques orageux, il convient de faire vérifier sérieusement votre installation électrique, notamment le tableau. Parfois, le problème peut venir en amont de votre tableau (ex. connecteurs aériens sur un poteau électrique !). Ceci est arrivé à une personne de notre équipe qui pendant plusieurs mois a subi des pannes de ses équipements électroniques (écran d'ordinateur, plaque de cuisson électrique, portail automatique ...) sans comprendre, la tension mesurée étant correcte au moment du contrôle. Il s'avère qu'il s'agissait d'un défaut sur connecteur aérien qui engendrait des baisses de tensions aléatoires sur le réseau intérieur (mesurées parfois à 110V) : les équipements électroniques n'aiment vraiment pas ce type de variations.

Enfin, une chaudière doit être normalement raccordée sur une alimentation dédiée, fixe (pas de prise murale) et protégée au tableau électrique : à éviter par exemple la machine à laver le linge branchée sur une multiprise avec la chaudière !! Nous le rencontrons malheureusement fréquemment ...


Quelles solutions ?

Nos clients nous questionnent alors de savoir s'il aurait un quelconque intérêt de positionner un onduleur en amont de la chaudière pour en protéger ses éléments électroniques.

Il nous arrive en effet quelques fois de préconiser à certains de nos clients (en tous cas pour certaines zones géographiques particulièrement exposées, maisons isolées), non pas la pose d'un onduleur, mais plutôt celle d'un régulateur de tension,  encore appelé « AVR » pour Automatic Voltage Regulator, pour leurs chaudières ou autres générateurs que nous leur avons installés. Un onduleur pourrait aussi répondre au besoin mais reste peut-être un peu disproportionné pour une simple chaudière en n'ayant pas forcément besoin d'assurer une continuité de service.

Un AVR est généralement utilisé pour les appareils et les équipements disposant de dispositifs électroniques qui peuvent être sensibles aux surtensions (ou sous-tensions) électriques. C'est aujourd'hui aussi le cas des chaudières, voir même aujourd'hui de certains « frigo » haut de gamme avec tablette intégrée ! Un AVR est aussi un produit relativement abordable, autour des 70-80 euros TTC.

Un régulateur est normalement rarement utilisé pour une chaudière sachant qu'il est même parfois indiqué dans la notice : « Ce régulateur ne convient pas pour la protection des réfrigérateurs, des congélateurs, des outils électriques, des climatiseurs, des déshumidificateurs, des mélangeurs et des autres appareils dotés d'un moteur à courant alternatif ». Or dans une chaudière, il y a toujours au moins un circulateur qui fonctionne en courant alternatif.

Mais par expérience, ça fonctionne aussi parfaitement pour une chaudière. Nous avons plusieurs dizaines d'AVR en service qui ont déjà « sauvés » pas mal d'équipements ! La pompe/circulateur de l'installation ne pose en effet aucun problème. Le fabricant indique surtout ceci dans la notice comme toujours pour se protéger d'un éventuel utilisateur qui raccorderai par exemple un compresseur de pompe à chaleur en direct ! Dans le cas présent, vous pouvez sans problème raccorder un moteur de pompe à un AVR tant qu'il ne dépasse pas les spécifications de l'AVR. Ainsi, ce n'est pas la « pompinette » (i.e. le ou les circulateurs) d'une chaudière domestique qui va causer problème à un AVR de 1.200VA !

Le risque serait d'ailleurs plus présent si le rotor de la pompe se bloquait et provoquait un courant LRA (Locked Rotor Ampere) trop important. Mais aujourd'hui, les pompes sont généralement raccordées à la platine de la chaudière (qui va donc sauter avant si ce n'est pas déjà la pompe !), voir sont des pompes électroniques qui vont savoir se réguler automatiquement et s'arrêter si elles se bloquent ...

Nous n'utilisons pour notre part les produits APC (APC AVR LINE-R 1200VA - réf. LE1200I), certainement par habitude, et n'ayant jamais eu à nous plaindre de leurs produits, AVR ou onduleurs. Cette marque est en effet une référence depuis maintenant près de 40 ans ... A l'époque, quand on pensait « protection électrique », c'était APC qui venait à l'esprit : les réflexes ont la vie dure tant que l'on est satisfait ! A savoir aussi que chez APC, la garantie est au moins de 2 ans.

APC Line-R LE1200I protection carte électronique chaudiere


Pour finir aussi, sachez que si votre installation a été victime de violents orages, votre assurance multirisque habitation peut certainement, suivant le contrat souscrit, prendre en charge les réparations.

20 avril 2014

Risycor : la surveillance de l'état de corrosion d'un circuit de chauffage

Risycor présente un capteur de corrosion intéressant. Ce petit appareil de sondage breveté permet de surveiller en toute fiabilité et en continu la durabilité de votre installation de chauffage en vous avertissant en temps utile de la corrosion (ou de la formation de rouille) du circuit de chauffage.


Par conséquent, il permet de détecter le niveau de corrosion de l'installation et de prévenir des effets particulièrement dommageables qui peuvent être occasionnés par la corrosion, comme la défaillance d’une chaudière ou d’une pompe, le blocage d’une ou plusieurs vannes, l’apparition de fuites et de bouchons en raison d’une eau de mauvaise qualité, et la nécessité de traiter ou de nettoyer l'installation (désembouage).

22 septembre 2013

Le disconnecteur : dispositif indispensable et obligatoire

La réglementation, issue notamment du règlement sanitaire départemental, impose qu’une installation de chauffage ne puisse polluer le réseau d’eau potable public ou un réseau privé collectif en amont, destinée donc à la consommation humaine, par un quelconque retour d’eau polluée vers ce dernier. 


Ceci pourrait, en particulier, se produire au niveau du système de remplissage de l’installation. Or le circuit de chauffage contient en effet de l’eau non potable, voir potentiellement fort dangereuse pour la santé, avec un mélange de boues, de produits chimiques (inhibiteur de corrosion), d’antigel, mais aussi potentiellement de bactéries …